Benoît Hamon et "Une ambition intime", un imbroglio qui n'en finit pas

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Le député socialiste a refusé de praticiper à l'émission mais les versions des raisons de son choix varient.

L’info média qui fait la une ce lundi matin, c’est la polémique qui n’en finit pas entre Benoît Hamon et "Une ambition intime", l’émission "peopolitique" de Karine Le Marchand. Le député socialiste a refusé de participer au programme, mais les versions sur les raisons de ce refus ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Casting contre sobriété. La semaine dernière, sur Facebook, Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, expliquait pourquoi il refusait de participer à "Une ambition intime". Il comparait la nouvelle émission de Karine Le Marchand à une sorte de "casting de l’homme providentiel". Il estimait que sur la forme, l’enjeu de la présidentielle imposait un peu plus de sobriété aux candidats.

Offensive de la production. Mais voilà, l’argument n’a pas convaincu la production de l’émission qui donnait quelques jours plus tard une toute autre version. Vendredi, dans Le Parisien Aujourd'hui en France, une source racontait que Benoît Hamon avait d’abord accepté le principe d’une participation avant de se rétracter lorsqu'a été abordé la question de son entourage et de sa famille. La vraie raison du refus de l'ancien ministre de l'Education nationale tiendrait en réalité à la situation professionnelle de son épouse qui occupe un poste à responsabilité au sein du groupe LVMH.

Pas question alors pour le député socialiste d’exposer son couple, pas par pudeur, pas pour protéger ses proches, mais bien par souci de crédibilité vis-à-vis de ses électeurs. Benoît Hamon n’assumerait pas les activités de son épouse, il les jugerait même incompatibles avec les valeurs qu’il défend et ne voudrait pas en faire la publicité…

Contre-offensive de Benoît Hamon. Ces accusations de la production, Benoît Hamon les a balayé d’un revers de main ce week-end par la voix de son conseiller en communication qui juge ces "insinuations scandaleuses". Il racontait au magazine Le Point la rencontre entre son candidat et les équipes de production. Et il accuse la production d'avoir enregistré les propos échangés lors de ce rendez-vous. Il dénonce des "méthodes à la Patrick Buisson", du nom du sulfureux conseiller de Nicolas Sarkozy, désormais célèbre pour ses enregistrements.

Le conseiller de Benoît Hamon rapporte aussi cette petite phrase de l'assistant de Karine Le Marchand lorsqu'il l'a appelé pour lui annoncer que Benoît Hamon ne participerait pas à l'émission : "On ne met pas un vent à la présentatrice préférée des Français." Vexées, les équipes de l’animatrice auraient donc inventé de toute pièce cette justification d’un Benoît Hamon gêné aux entournures par la profession de son épouse.

 Dimanche le candidat à la primaire de la gauche était sur le plateau de Punchline, l'émission politique de C8. Et bien évidemment, Laurence Ferrari l’a interrogé sur cette polémique. En plus de répondre à la production, Benoît Hamon en a profite pour adresser au passage un petit tacle à ceux qui sont passés à confesse sur le canapé de l'animatrice de L'amour est dans le pré.

Prochain numéro le 6 novembre. Depuis la diffusion du premier numéro, les critiques pleuvent. L’émission est moquée sur la forme, sur les minauderies de Karine Le Marchand. Accusée de complaisance, elle est aussi raillée sur le fond ou plutôt sur l’absence de fond qui, pour beaucoup, décrédibilise encore un peu plus les personnalités politique. Mais il en faut plus pour décourager M6. Fort d’un lancement à succès devant plus de 3 millions de téléspectateurs, le programme reviendra à l’antenne le dimanche 6 novembre avec quatre nouveaux invités : Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou, Alain Juppé et François Fillon.

Le cas Duflot. En revanche, une autre personnalité politique, qui avait pourtant donné son accord, pourrait ne pas figurer dans un prochain numéro de l’émission : c’est Cécile Duflot. L’ancienne ministre du logement a enregistré son portrait avec Karine Le Marchand il y a trois semaines, mais entre temps, elle a été éliminée de la primaire de son parti cette semaine.