Chaque semaine, à 19h35, Clémence Olivier décortique les séries qui font l'actualité. Ce samedi, petit détour dans la cuisine de nos personnages favoris.
Le gratin de restes de Malcom, les muffins de Bree Van de Kamp, les donuts des Simpsons ou le poulet frit de Breaking Bad…. Puisque les séries parlent des hommes et des sociétés dans lesquelles ils évoluent, il y est logiquement question de nourriture !
Refléter une culture, une époque
Pour les scénaristes, les plats ou la façon dont les protagonistes s'attablent sont d'ailleurs un bon moyen de refléter une culture, une époque, un milieu social. Dans Downtown Abbey, qui met en scène la vie d'aristocrates anglais au début du XXe siècle, les repas sont pris en tenue de soirée et les plats entrent et sortent comme au théâtre car dans la société de l'époque, le dîner est un moment de représentation sociale.
Dans les Soprano, la série culte de HBO qui raconte l'histoire d'un mafieux italien aux États-Unis, la nourriture, omniprésente, sent bon l'Italie et au menu de Tony, c'est spaghetti aux boulettes de viande ou salami.
On comprend également que l'on regarde une série typiquement américaine lorsque l'on voit des personnages sortir du four la traditionnelle dinde de Thanksgiving et sa sauce aux canneberges, celle là même qui finit sur le t-shirt de Joey dans la saison 10 de la série Friends.
Dévoiler la personnalité des personnages
Mais la cuisine peut dire aussi beaucoup de la personnalité des personnages. C'est le cas notamment dans Desperate Housewives. A l'image de sa cuisine, Bree Van de Kamp, l'une des femmes au foyer de Wisteria Lane, est précise et raffinée. Ses plats et leur présentation se doivent d'être parfaits, comme Bree. Et généralement, lorsque la "desperate housewife" rate une recette le spectateur devine une autre facette de ce personnage, ses failles aussi.
Dans Twin Peaks, la série culte de David Lynch, Dale Cooper l'agent du FBI chargé de résoudre le meurtre de la jeune Laura Palmer, est lui obsédé par le café. Cette habitude renforce son côté maniaque et surtout elle lui confère une bizarrerie irrésistible.
Dans un registre très différent, quand Fabienne Lepic, la mère catho-tradi de la série Fais pas ci Fais pas ça prépare un "fourzitou", un plat fait de tous les restes de la semaine, l'équivalent du gratin de restes cuisiné par Loïs dans la série Malcom, c'est un moyen pour les scénaristes de faire rire mais aussi de montrer que ces femmes sont complètement débordées…
Faire avancer l'histoire
Mais dans les séries, les repas sont également des occasions parfaites pour que tout parte en vrille. C'est d'ailleurs souvent dans des moments de réunions et devant une assiette que les langues se délient, ce qui donne lieu à des scènes soit dramatiques, soit très drôles, comme lorsque le couple Van de Kamp s'écharpe dans la saison 1 après qu'Andrew, leur fils, leur ait annoncé son homosexualité ou comme lorsque Rachel, l'une des colocataires de la série Friends, mélange la recette du hachis parmentier et celle du diplomate anglais. Savoureux !
