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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.

 

Le mot du jour : Louis-Philippe

"C'est Louis-Philippe s'asseyant sur un Bonaparte anachronique et incertain pour mieux l'étouffer". Voici comment Denis Daumin, dans la Nouvelle République, nous décrit le pas de deux entre le Président et le Premier Ministre. "La crise de régime est évitée, écrit-il, elle n'était simplement pas envisageable, sauf dans les calculs minuscules et les vétilleuses représailles du président de l'Assemblée, confirmant au passage l'étroitesse de ses possibilités. Au lieu d'une tragédie grecque, nous avons eu un vaudeville écourté et bâclé". Mais le vaudeville laisse tous les commentateurs effarés. Pantalonnade, cacophonie… Et bien entendu, comme le résume Michel Urvoy dans Ouest France "Manuel Valls, s'il reste et se tait, passe pour un faible. S'il part contre le Président, ce qui relèverait du délire institutionnel, il déchire l'image de loyauté qu'il cultive depuis trois ans". Échec et mat. "C'est tout le talent de François Hollande, conclut cruellement Nicolas Beytout dans l’Opinion : ne jamais renoncer à des jeux d'appareils, à des combinaisons de pouvoir. Plus doué pour empêcher les autres de conquérir le pouvoir que pour l'exercer lui-même". Donc, Manuel Valls a regagné son bureau. "Il n'en demeure pas moins que ce bras de fer au sommet de l'État est aussi dérisoire qu'irresponsable, juge Bruno Dive dans Sud Ouest. Irresponsable dans un pays qui doit affronter autant de menaces et de défis : terrorisme, réfugiés, Brexit, élection de Trump, croissance en berne, Syrie... Et dérisoire, car ce qui se joue entre François Hollande et Manuel Valls, ce n'est même plus une victoire à l'élection présidentielle, même pas une place pour le second tour, aujourd'hui bien aléatoire, mais une simple qualification à la primaire du PS, elle-même contestée, pour une hypothétique troisième place. Être le mieux placé pour l'emporter sur Arnaud Montebourg, voilà où en sont notre Président et notre Premier ministre". Et sinon, s’adresser aux Français, leur parler de leur avenir ?

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