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La presse quotidienne revient ce jeudi sur la primaire de la droite et du centre qui débute ce soir avec le premier débat entre les sept candidats.

Ce matin en Une de vos journaux il y a ceux qui jouent le suspense :
Le Figaro : le grand rendez-vous de la droite et du centre.
Les Échos : Primaire de la droite, le match des programmes.

Et puis, il y a ceux préparent la suite.
Le Parisien inaugure une série sur les programmes avec Alain Juppé, version courage : "Je préfère perdre en disant la vérité".
Et Le Un fait mine de s’interroger : Juppé peut-il gagner ?

Hollande

Lui est en Une de Libération, façon ombre chinoise : il ira, sauf si… L’Opinion nous parle de Docteur Hollande et Mister Candidat. Et Kak le représente en majesté, avec perruque Louis XIV et cape d’hermine marquée "mon bilan". Sauf qu’il est ne caleçon à cœurs et que quelqu’un dans la foule s’exclame "mais… le roi est nu !" Mais comme le remarque Vincent Trémolet de Villers dans le Figaro, contrairement au conte d’Andersen, ici, c’est le roi lui-même qui proclame qu’il est nu. "Son aveu sur l’immigration a au moins un mérite : mettre au jour l’extraordinaire schizophrénie qui caractérise une partie de nos élites politiques ou médiatiques. Portes fermées, tables dressées, ils s’en trouvent peu pour trouver illégitime l’inquiétude qui hante le pays. Devant les caméras, c’est tout autre chose. Il s’agit de montrer, illico, papiers antiracistes et signes extérieurs de vertus". Donc, François Hollande dit ce qui ne se dit pas. Et dans son camp, on encaisse. "Je viens de finir ma boîte de Porzac", lâche un de ses proches dans le Parisien. "Mais quand est-ce qu’il bosse ? Il devrait faire une psychanalyse. Il est son pire ennemi, il n’est pas fait pour ce job" achève une fidèle. Alors, évidemment, il y a l’entretien dans l’Obs. Et cette Une, Je suis prêt, dont le Huffington Post nous raconte les détournements sur le net : prêt à faire ses valises, prêts à prendre une raclée… On y apprend qu’il n’a même pas essayé de renégocier le traité budgétaire européen. Et qu’il se refuse à parler d’immigration pour ne pas courir derrière les thèses du FN. Et aussi que la France va bien. Très bien. Le roi est nu, mais il parle.

États-Unis

Le saviez-vous, quand vous prenez l’avion, vous financez la Fondation Clinton. Et c’est grâce à un homme oublié : Philippe Douste-Blazy. L’Obs nous raconte comment Douste, nommé au Quai d’Orsay en 2005, va rencontrer celui qu’il considère comme le plus grand homme politique vivant pour lui proposer de bénéficier de la taxe Chirac sur les billets d’avion. Et qu’importe si la cour des comptes regrette que, malgré les 541 millions de dollars reçus, la fondation Clinton demeure discrète sur ses résultats, sur ses comptes comme sur ses moyens. Il est vrai que la presse est très occupée par le cirque autour de Donald Trump. Mais dans le Monde un article s’intéresse au contenu des derniers mails d’Hillary Clinton révélés par Wikileaks. On y trouve les évocations de ses discours prononcés lors de conférences grassement rémunérées devant les milieux d’affaires. Discours qu’elle a toujours refusé de rendre public. Et pour cause. Elle s’y avoue déconnectée de la réalité du pays à cause de la fortune dont elle profite avec son mari. Elle y prône les frontières ouvertes et le libre-échange, elle qui, pour séduire l’électorat de Bernie Sanders entonne le couplet protectionniste. Elle y explique qu’en tant que sénatrice elle a toujours tout fait pour que les banques continuent à prospérer. Bref, le clown Trump est le plus beau cadeau qu’on ait pu lui faire.

Littérature

Saluons un quotidien qui ose encore mettre un écrivain à sa Une. L’Humanité saisit l’occasion de l’entrée dans la Pléiade de Jack London, mort en 1916 à l’âge de 40 ans. Jérôme Skalski nous parle de ses 1.000 vies, des bas-fonds de la société à la notoriété, de son œuvre qui adopte le point de vue des opprimés pour décrypter la violence du système capitaliste. "Je préfère être une météore superbe, chacun de mes atomes brillant d’un magnifique éclat, plutôt qu’une planète endormie".

 

C’est ce qui s’appelle du journalisme d’investigation. Dans un numéro de Technikart consacré aux drogues, Olivier Malnuit a testé le synapsyl, produit miracle en vente libre censé rendre plus intelligent. Résultat : mental de bûcheur et fight de psychopathe. Pourtant à lire la notice, on ne trouve que des choses fleuries qui ont l’air de sortir d’une soupe aux herbes de Marc Veyrat. Mais comme l’écrit le journaliste, c’est un passeport sans retour. "N’en prenez pas pour trouver des idées, gobez la pour rester con mais toujours plus productif. Les parfaites bêtes de somme du grand kolkhoze digital et moderne". Un peu agressif, un peu paranoïaque. Et surtout, à la fin, très malade. On se rassure, le Président n’en prend pas, il cause.