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La presse quotidienne revient ce mercredi sur le meurtre de ces policiers tués sous les yeux de leur petit garçon de trois ans.

Ce matin en Une de vos journaux deux visages devenus des symboles.
Le Figaro nous les présente sur fond noir, un drapeau bleu, blanc rouge sur le côté : Jean-Baptiste Salvaing, Jessica Schneider, victimes de la barbarie islamiste.
Le Parisien : Assassinés au nom de Daech.
La Croix : Les policiers frappés au cœur.
Libération : Magnanville-Orlando : terrorisme de proximité.

Pendant ce temps, l’Humanité revendique 1,3 million de manifestants contre la loi Travail : Énorme ! (Ils étaient 80.000 selon la préfecture).
Et le Canard enchainé de conclure : Final de la loi El Khomri à l’Assemblée en plein Euro : Valls connait déjà le score du match : 49-3.

Policiers

"C’est un enfant de trois ans dont on ne verra pas le visage, écrit Bruno Dive dans Sud-Ouest, mais que l’on imagine apeuré puis saisi d’effroi lorsque le terroriste islamiste a assassiné devant lui sa mère après avoir tué son père. Ce petit orphelin, ce symbole de l’innocence rattrapé par la barbarie, n’avait qu’un seul tort : avoir des parents policiers". Du coup, il est des mots, dans Libération, qui semblent venir d’un autre monde. Un manifestant de la CGT, expliquant à propos des casseurs : "les jeunes n’ont pas boulot, c’est normal qu’ils se défoulent un peu". D’autres hurlant "urgence, notre police assassine". Dans Sud-Ouest, Bruno Dive conclut : "la police a demandé la solidarité de la population, celle qui lui fut témoignée un certain 11 janvier. Mais il se trouvait, par un fâcheux hasard, qu’elle avait, au lendemain du crime qui a frappé deux des siens, à encadrer la grande manifestation contre la loi Travail. Et, malheureusement, à subir d’autres outrages, ceux des casseurs. A l’hôpital Necker, des vitres furent brisées dans de violents affrontements. C’est dans cet hôpital qu’avait été accueilli le matin même un petit enfant de trois ans. Celui-là même dont les parents venaient aussi d’être lâchement assassinés".

Djihadisme

Ce sont les mêmes réflexions qui reviennent sur notre impuissance face à ce que Libération appelle le terrorisme de proximité. Les mêmes débats aussi. Dans le Figaro, un article souligne comment les Yvelines sont devenues un des bastions du djihadisme français. Trappes est le lieu des premières émeutes confessionnelles en France, rappelle un policier évoquant les heurts après l’interpellation, en 2013, d’une femme en voile intégral. Un autre souligne : "Aucun endroit n’est épargné, le phénomène de communautarisation et d’insularité s’observe partout avec l’infiltration et l’invasion dans le tissu scolaire, associatif et sportif, c’est une lame de fond". Avec, déplore-t-il, "le déni d’un certain nombre d’élus qui relève en réalité de l’acquiescement et de la connivence intellectuelle". Un peu plus loin, Guillaume Perrault s’interroge sur cette riposte du gouvernement qui ne s’est pas fait attendre : la fête de la musique aura bien lieu le 21 juin. "A-t-on déjà vu une guerre se livrer et se gagner dans un pays qui se considère toujours en paix ? L’état d’urgence a été plébiscité par nos concitoyens mais pas question pour autant, dans l’esprit des Français, de hiérarchiser des droits contradictoires. L’État considère qu’il ne peut plus poser des limites à quelques libertés que se soient au nom de l’intérêt supérieur du pays. L’opinion réclame à la fois des conditions de vie inchangées, l’infaillibilité de la police et le risque zéro pour les manifestants imprudents qui restent à proximité des casseurs". Avec la raison d’état et le bien commun, c’est le nous qui a disparu.

Une pollution négligée : la pollution lumineuse

Un tiers de l’humanité doit faire plusieurs centaines de kilomètres pour apercevoir la voie lactée nous dit Monde. Et pour ceux qui rêveraient des nuits étoilées du désert, les pays les plus touchés, avec Singapour, sont le Koweit, le Qatar, et les Emirats Arabes Unis. Qui s’étonnera que cette humanité enfermée dans sa bulle de lumière artificielle sombre dans une carence métaphysique mortifère ? Elle a oublié les mots de Pascal devant la voute céleste : le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. Se confronter à sa petitesse, c’est le meilleur remède contre le nihilisme.

 

La Belgique est en émoi. 20 Minutes nous le raconte mais le mieux est encore de se reporter au site du Soir de Bruxelles. Par arrêté royal est autorisée désormais l’appellation mayonnaise pour une préparation contenant non plus 80 % mais 70 % de matière grasse. Moins d’huile et moins de jaune d’œuf. Pourquoi ? Pour lutter contre la concurrence étrangère. Les internautes du Soir qui réagissent à l’article ont très bien compris : dumping, alignement par le bas, renoncement à la qualité et même aux traditions. Un petit cours sur la mondialisation libérale et sur ses conséquences politiques : révolte du peuple, défense des identités…

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