Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Il est comment ce gouvernement ?
C'est la discussion du moment depuis l'annonce de la liste des ministres du premier gouvernement Macron.
Le nouveau gouvernement dont les visages sont en Une de tous vos journaux.
Avec donc cette question posée : il est comment ce gouvernement ?
Plus le journal est de droite, moins le gouvernement l'est !
La palme au pas vraiment modéré Valeurs actuelles.
Avec une Une bien radicale.
"Cette droite qui trahit", avec la photo d'un homme cachant un long couteau dans son dos.
Des "lâches", qui "se vendent".
"Sans convictions, sans valeurs, sans idées" : sont ainsi présentées les personnalités de droite qui ont décidé de rallier l'aventure Macron.
Pas de droite donc, juste des vendus : on est là dans une extrême finesse, comme parfois avec Valeurs actuelles.
Le Figaro, qui a soutenu François Fillon pendant la campagne.
Toujours pas un gouvernement de droite, mais "un gouvernement en marche vers le centre-droit"...
En tout cas "pas à gauche", se félicite le journal.
Un gouvernement de modérés qui ferait penser à la phrase de Tony Blair : "L'important, ce n'est pas la gauche ou la droite, l'important c'est ce qui marche".
Pas de droite pour Valeurs Actuelles, de centre-droit pour Le Figaro.
"Surtout de droite" : voilà maintenant la Une de Libération.
Avec une politique économique et sociale qui portera la marque d'un "libéralisme à la fois tempéré et bien affirmé".
Et puis, à propos de la large ouverture à la société civile.
C'est surtout, pour Libé, un gouvernement de "la France d'en haut".
"Point d'ouvrier, d'employé, de paysan".
"Plutôt une délégation fournie de la France d'en haut, qui n'est pas née coiffée, qui doit son ascension au mérite, mais qui fréquente plus souvent la Rotonde à Montparnasse que le Balto à Sarcelles".
Dernier journal, dernière lecture.
Pour L'Humanité, "derrière la distribution flatteuse" ce gouvernement c'est une "machine de guerre libérale".
Avec ses représentants aux affaires, venus de multinationales ou de start-up voraces".
Qui n'aura de cesse, selon L'Huma, de "déréguler le travail, lâcher la bride au capital, notamment financier, bref dissoudre le modèle français dans une Europe sauvagement libérale".
Quant aux outrances de Valeurs Actuelles répondent celles de L'Humanité.
