Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
D'abord ce constat ce matin : François Fillon a réussi son coup !
Vos journaux auraient pu titrer ce matin sur la possible mise en examen du candidat à droite mais non…
Comme l'écrit La Croix, la meilleure défense c'est l'attaque, ce matin, c'est bien la contre-attaque de Fillon qui fait la Une.
"Fillon accuse la justice", c’est la Une de La Croix.
"Fillon déterminé" pour Les Échos.
"L'appel au peuple", la Une du Figaro.
Mais après ? Après, jamais le candidat de la droite n'a semblé aussi seul, isolé et fragile.
"La droite craque", constate L'Opinion.
Les premières fissures sont apparues, les premières défections sont annoncées.
"À droite, écrit L'Opinion, l'appel des 43 qui, initié par Jacques Chirac, avait précipité la chute du candidat Chaban-Delmas en 1974, est dans toutes les têtes".
Que penser de la stratégie Fillon ? Pour Libération ce matin, c'est tout vu !
Fillon désormais, c'est "le forcené de la Sarthe".
"Suicidaire" : c'est l'édito de Laurent Joffrin. "Jusqu'où descendra-t-on dans l'indignité ? Comme un noyé qui panique, François Fillon entraîne les autres vers le fond".
Les autres ? Son camp d'abord, mais aussi l'État de droit.
"Dans un climat de révolte plus ou moins larvé contre les élites, la violente charge de Fillon contre la justice n'a d'autre effet que de délégitimer la loi".
"Forcené" : l'adjectif est également repris par L'Humanité ce matin, pour qui Fillon "prend en otage la présidentielle", "discrédite un peu plus la parole politique".
Il y ce dessin de JUL ce matin dans L'Huma : Fillon croqué qui cite Jean-Paul Sartre, "L'enfer c'est les autres". J'ai dit Jean-Paul Sartre ? Pardon, ce matin pour Jul, c'est Jean-Paul Sarthe, "Sarthe" comme le département fief de Fillon bien sûr.
On descend donc Fillon ce matin mais Le Figaro soutient, à bout de bras, le candidat de la droite.
Comme il le fait avec constance, avec force, depuis plusieurs jours.
"Il a eu raison" martèle Alexis Brezet, dans son Figaro, accusant la justice de confisquer la présidentielle.
Séparation des pouvoirs et indépendance de la justice, le Figaro ne veut pas en entendre parler ce matin.
Persuadé que "cet emballement judiciaire ne doit rien au hasard". La fameuse thèse du complot est portée par une partie de la droite.
Qu'on se le dise ce matin, s'il n'en reste qu'un pour soutenir le soldat Fillon, ce sera Le Figaro.