Nucléaire iranien : "Donald Trump a adopté la ligne la plus dure"

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SAISON 2017 - 2018

Dans Europe nuit, David Rigoulet-Roze, spécialiste de l'Iran, décrypte la stratégie de Donald Trump après la décision de ce dernier de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien.

Il est allé au bout de ses promesses. Le président américain Donald Trump a annoncé mardi le retrait des Etats-Unis de l'accord conclu entre l'Iran et les grandes puissances en 2015, ainsi que le rétablissement de sanctions contre Téhéran. "C'est la ligne la plus dure qui a été adoptée", analyse sur Europe 1 David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.

"Une logique de faucon". Dans sa prise de décision, le locataire de la Maison-Blanche a sans doute été conforté par son conseiller à la sécurité nationale John Bolton et par Mike Pompeo, qui vient d'être adoubé secrétaire d'État. "C'est une logique de faucon par rapport à l'Iran qui est adoptée aujourd'hui", souligne ainsi David Rigoulet-Roze, en référence aux surnoms des deux hommes.

Entendu sur europe1 :
Le maître du jeu, en l'occurrence, c'est Donald Trump

"Extrêmement préoccupant pour la suite". La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni "regrettent" la décision américaine, mais restent "déterminés à assurer la mise en œuvre de l'accord", ont-ils réagi mardi dans un communiqué commun. Mais les trois pays européens ne semblent pas en mesure de peser, selon l'expert. "Le maître du jeu, en l'occurrence, c'est Donald Trump", appuie-t-il dans Europe nuit. "Il va être très difficile de trouver une solution de compromis. Là, on est dans une logique maximaliste, et donc c'est extrêmement préoccupant pour la suite", anticipe le spécialiste de l'Iran.

Les entreprises européennes concernées. La décision de Donald Trump de rétablir les sanctions contre l'Iran concerne aussi les entreprises américaines et européennes. Outre les avionneurs américain Boeing et européen Airbus, le conglomérat industriel General Electric, les constructeurs automobiles allemand Volkswagen et franco-japonais Renault-Nissan pourraient ainsi être touchés. "C'est un vrai problème pour les signataires occidentaux", explique David Rigoulet-Roze. "Cela fait partie de la stratégie de Donald Trump pour étrangler l'économie iranienne". La major pétrolière française Total, associée au groupe chinois CNPC, a par exemple signé un accord portant sur un investissement de 5 milliards de dollars pour exploiter le gisement South Pars mais avait prévenu que le maintien de cet accord dépendait de la position de Washington sur le nucléaire iranien. Étant donné la décision de Donald Trump, il devrait logiquement être hypothéqué.