Elections américaines : Donald Trump fait un premier pas vers une "Trump TV"

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Le candidat républicain à la Maison-Blanche a lancé une émission quotidienne en direct depuis son QG de campagne sur Facebook.

Donald Trump squatte les antennes et les Unes depuis qu’il a lancé sa candidature il y a un an et demi. On parle de lui tout le temps, il écrase la plupart des autres infos. Une publicité gratuite, qui lui a été bénéfique pendant les primaires, mais beaucoup moins ces dernières semaines. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Donald Trump a lancé cette semaine un embryon de "Trump TV".

Un premier pas vers la "Trump TV" ? C’est une émission tous les soirs sur Facebook, en direct de la Trump Tower à New York, là où le candidat a son QG de campagne. Objectif : court-circuiter les médias "gauchistes" et tous acquis à Hillary Clinton, selon lui. Et la première invitée de la chaîne n’était autre que sa directrice de campagne, qui n’a pas eu à répondre à des questions trop difficiles. L’émission était ensuite suivie par la retransmission intégrale des meetings du soir de Donald Trump. Est-ce un pilote pour une future chaîne de télé Trump ? Le milliardaire assure que non. Pourtant, depuis des semaines, il y a des rumeurs sur l’après-élection. Donald Trump serait tenté de créer son propre média pour monétiser ces dizaines de millions de supporteurs, ces gens accrocs à son style et ses formules chocs, ces Américains qui ne croient plus les médias traditionnels. Ce serait pour lui un moyen de conserver son influence, et de continuer à exister médiatiquement.

Dans le même temps, à l’approche du vote, le New York Times a dressé un portrait psychologique de Donald Trump, qui confirme son obsession pour sa célébrité personnelle. Le grand quotidien new-yorkais est comme entré dans la tête de Donald Trump grâce à des enregistrements audio donnés par un des biographes du milliardaire. Plus de cinq heures de bandes où il se confie. C’était il y a deux ans, un peu avant sa candidature. On y apprend que son moteur personnel c’est l’angoisse de perdre son statut, de disparaître des radars, et il raconte ce moment de sa jeunesse où il est devenu accroc à l’exposition médiatique. Il vient d’être le héros d’un match de baseball de son équipe au lycée, mais on dirait les confessions d’un toxicomane sur sa première dose. "Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai vu mon nom dans la presse. C’était dans un petit journal dans cette région de New York, le titre c’était ‘Trump a gagné le match pour son équipe’ et je me suis dit : ‘j’adore ça’, oui j’adore ça ! J’étais un gamin et je me suis dit c’est génial, ça fait du bien". Plus tard, il engagera une équipe chargée uniquement de compiler toutes ses apparitions médiatiques. Il a des piles de magazines dont il fait la Une entassés dans son bureau à New York.

Quand Trump jetait des fleurs aux Clinton. Mais le problème avec la surmédiatisation, c’est que ça donne beaucoup (beaucoup) d’archives et qu’elles ressortent. Il y a bien sûr la vidéo de 2005 lors d’une préparation d’émission people où l’on entend Donald Trump tenir des propos extrêmement obscènes sur les femmes, une vidéo qui a probablement définitivement plombé sa campagne.Mais il y a aussi par exemple cette archive assez savoureuse qui vient de ressortir dans laquelle Donald Trump est interviewé sur une chaîne locale de New York. C’était il y a huit ans et le journaliste demandait au milliardaire ce qu’il pensait d’Hillary Clinton, qui a été battue par Barack Obama aux primaires démocrates. "Oh je pense que son histoire est bien loin d’être terminée. J’aimerais répondre à cette question dans 15 ans, elle restera dans l’histoire au minimum comme une très bonne sénatrice. Je pense qu’elle a été une grande épouse de président et que Bill Clinton a été un président formidable. Regardez le pays à son époque : pas de guerres, une économie en pleine forme, tout le monde était content. Bill Clinton était un président formidable, Hillary Clinton est une femme formidable, une femme très intelligente, très solide et aussi une belle personne".

Oui, c’est bien Donald Trump qui parle. Celui qui attaque aujourd’hui Bill Clinton pour ses infidélités, celui qui répète qu’Hillary Clinton est « corrompue », qu’elle manque d’énergie, et qu’elle serait un désastre pour le pays. Cette archive, c’est cadeau pour Hillary Clinton, qui fête aujourd’hui son 69e anniversaire.

L’info people du jour. Trump contre Terminator, ça aurait pu être l’affiche des primaires républicaines. Arnold Schwarzenegger a confié qu’il aurait été candidat à la Maison-Blanche cette année s’il avait pu. Républicain et très engagé politiquement il a déjà été un gouverneur de Californie, mais comme il n’est pas né aux Etats-Unis, il n’a pas le droit de se présenter pour la présidence.