Malaisie : McDonald's accusé d’esclavage par une enquête du "Guardian"

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

"The Guardian" publie une série d’enquêtes choc sur les pratiques indignes de plusieurs multinationales comme McDonald's en Malaisie.

Dans la presse internationale, un grand quotidien britannique, le Guardian, publie une série d’enquêtes choc sur les pratiques indignes de plusieurs multinationales. ses journalistes sont allés en Malaisie.

Un pays qui s’est imposé comme un havre pour les entreprises à la recherche d’une main d’œuvre peu chère et disciplinée. 5.000 entreprises venant de 40 pays s’y sont implantées, mais la face cachée de ce paradis manufacturier, le Guardian la dévoile et elle est terrifiante. McDonald, par exemple, s’est appuyé sur une boîte d’interim locale pour recruter ses serveurs, des immigrants venus du Népal qui sont traités comme des esclaves. Leurs passeports ont été confisqués dès leur arrivée pour un contrat de trois ans, ils sont payés une misère et contraints de dormir à 15 dans des pièces insalubres, sur des matelas au sol. Certains n’ont touché qu’une partie de leur salaire, même pas de quoi se procurer à manger. Et ils ne peuvent pas partir, leur passeport est gardé parfois pendant des années. Hier, l’antenne Malaisienne de Mac Donald a affirmé avoir mis fin au contrat qui la liait à cette boîte d’interim, mais on peut douter de sa bonne foi car plusieurs employés témoignent l’avoir alerté directement sur leurs conditions indignes de travail. Le clown joyeux n’a pas bougé.

Les autres enquêtes du journal sur certaines lignes de production montrent un vrai système d’exploitation.

Un système d’exploitation qui repose sur le statut de ces travailleurs. Car beaucoup sont des immigrés, attirés en Malaisie avec la promesse d’un emploi. Certains ont même payé pour l’aubaine, et à l’arrivée, c’est le même scénario, passeports confisqués et salaires misérables. 40% de la force de travail malaisienne est constituée d’immigrants et un tiers n’ont pas de papiers. Les sous-traitants auxquels font appel nos grandes entreprises y ont souvent recours. La semaine dernière ce sont les géants de l’électronique Samsung et Panasonic que le Guardian a épinglés pour travail forcé, en Malaisie, sur leurs chaînes de montage.