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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Hugues Sibille, président de la Fondation du Crédit coopératif, spécialiste en économie sociale et solidaire, explique les principales différences de culture entre les riches français qui donnent, et les riches américains.

En France, le diction dit "vivons heureux, vivons cachés". Aux Etats-Unis, c’est plutôt l’inverse, et quand on donne, on le dit. Pour Hugues Sibille, spécialiste en économie sociale et solidaire, invité samedi de David Abiker dans C’est arrivé cette semaine, "il y a une différence imposée par le Code civil des français".

"En France, on a le souci de transmettre, alors qu'au Etats-Unis, on va se méfier". Pour notre expert, la loi française "protège les héritiers et empêche ainsi les donateurs de donner la totalité de leurs biens. Alors qu'aux Etats-Unis, il est tout à fait possible de donner toute sa fortune à une fondation et de spolier ses héritiers. Cela s'explique en partie pour des raisons culturelles. En France, on a le souci de transmettre, alors qu'au Etats-Unis, on va se méfier, exiger d'une descendance qu'elle fasse ses preuves."

Quant à la seconde différence, Hugues Sibille estime qu'elle est à chercher du côté des médias : "ils communiquent beaucoup moins sur les dons des français. Ceci s'explique très certainement par la différence d'échelle : les Français donnent par dizaines de millions, et non en milliards, comme peuvent le faire certains donateurs américains, comme Marc Zuckerberg, qui vient de déclarer qu'il donnait 99% de ses actions Facebook, soit quelques 42 milliards de dollars".

"Il y a aussi plein d’autres gens qui font de choses et ne communiquent pas". Si le fondateur du réseau social a assuré la publicité de ses actes, certains, en France, mettent aussi la main à leur (large) portefeuille. C’est notamment le cas de Lilian Bettencourt, "qui a une fondation dotée de 900 millions d’euros et qui fait beaucoup de choses très intéressantes. Et il y a aussi plein d’autres gens qui font des choses et ne communiquent pas. Je pense notamment à la fondation Nature et Découverte. Le Sommet de la Terre à Paris, organisé par l’Unesco, c’est financé par Nature et Découverte ! Pierre Bergé aussi fait des choses intéressantes. Mais on n’est pas dans le même ordre de grandeur. On parle de dizaines de millions d'euros et non de milliards, ce qui attire peut-être moins les médias".