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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Dans le Parisien, Gérald Darmanin annonce ce mercredi matin que la quasi-totalité des français paieront moins d’Impôts sur le revenu l’année prochaine. Il y aurait de quoi se réjouir et pourtant…

Parce que ce cadeau n'est pas financé, c'est ce qu'on appelle un chèque sans provision. Encore que, Gérald Darmanin lance une piste d'économie intéressante. Pour faire des économies, le ministre propose de déménager en région (dans la Creuse par exemple) quelques 3.000 agents des impôts qui travaillent aujourd'hui en région parisienne. "C'est possible (dit-il) désormais avec Internet et le foncier y est moins cher".
C'est intéressant en terme d'aménagement du territoire, cela permet de désengorger Paris et de redynamiser les régions.
Du point de vue des économies à attendre, il n'y pas de quoi financer les cinq milliards d'euros de baisse d'impôts qui s'ajoutent aux mesures déjà annoncées en décembre dernier.
En tout, 17 milliards de cadeaux qui font plonger les déficits. Déjà, la Sécu qui devaient revenir à l'équilibre cette année, est partie pour afficher un déficit de 3,5 milliards en 2019.
Pour 2018, la France a été dans le TOP 3 des plus mauvais élèves de l'Union Européenne, seuls Chypre et la Roumanie affichent un déficit plus élevé. Ce n'est pas glorieux.

Ces baisses d'impôt soutiennent l'activité, on parle d'un "mini plan de relance". D'ailleurs, cette année, la croissance française sera près de trois fois supérieure à croissance allemande ?

C'est vrai mais le drame de cette croissance, de ce surplus de pouvoir d'achat qui est distribué, c'est que comme les entreprises françaises n'arrivent pas à répondre à la demande, que fait-on ? On importe. On importe des voitures allemandes ou des téléphones portables fabriqués en Chine, ce qui alourdit notre déficit commercial qui s'est encore dégradé le mois dernier avec un trou de plus de cinq milliards.
Pour faire simple, avec ces cadeaux, on dépense de l'argent que l'on n'a pas pour acheter des choses que l'on ne fabrique pas. C'est comme ça que l'on se retrouve avec un double déficit (du budget et du commerce extérieur).
Il n’y a rien de nouveau, cela fait 30 ans que l'on fait ça. Emmanuel Macron avait promis de rompre avec cette logique du cadeau. Finalement, il renoue avec la grande tradition de nos Présidents depuis 30 ans, le président "Père Noël".