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Chaque matin, Nicolas Barré décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Le gouvernement lance la mobilisation contre le travail illégal et la fraude sociale.

Oui car c’est un sujet qui suscite beaucoup de fantasmes et certainement d’exagérations régulièrement exploitées sur le plan politique. Mais c’est aussi une réalité. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a donc présenté un plan musclé comportant 34 mesures pour lutter contre le travail illégal qui constitue une concurrence déloyale par rapport à toutes les entreprises qui paient des cotisations sociales et qui respectent la loi.

D’où des contrôles renforcés.

Les services de l’Etat, en l’occurrence l’Inspection du travail, devrait réaliser pas loin de 50.000 contrôles par an d’ici un an ou deux, dont la moitié porterait sur le travail détaché. L’an dernier, il y a eu 20.000 contrôles dans des dossiers de travailleurs détachés, deux fois plus que l’année précédente. Ces contrôles ont donné lieu à plus de 1000 amendes l’an dernier. Donc vous le voyez, l’Etat a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il s’est aussi doté d’outils nouveaux qui vont permettre de croiser les bases de données fiscales et sociales, d’en ouvrir l’accès à tous les corps de contrôle, d’échanger aussi des données avec les pays étrangers.

Et pourquoi cette accélération de la lutte contre les fraudes ?

L’une des raisons mises en avant, c’est la multiplication de grands événements comme la Coupe du monde de rugby de 2023, les JO l’année suivante, les chantiers du Grand Paris...Bref, autant de projets qui font appel à une multitude de sous-traitants, qu’il faut mener dans l’urgence et donc qui donnent lieu à des dérives. Mais il y a aussi évidemment une raison plus politique. La France a œuvré au niveau européen pour durcir les règles sur le travail détaché et sur les contrôles. Emmanuel Macron s’est beaucoup mobilisé sur le sujet. Maintenant, il faut montrer que les textes sont appliqués, que l’on passe des discours aux actes. Et que ça marche, que la fraude recule. On en fera le bilan dans quelques mois.