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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Nouveau revers pour Vincent Bolloré, en Italie. Il perd le contrôle de Télécom Italia.
Cette affaire révèle la grande fragilité du capitalisme italien.

En Italie, l'opérateur télécom historique (l'équivalent d'Orange chez nous) se retrouve pris dans une bataille qui oppose deux étrangers.
D'abord un Français, Vincent Bolloré, qui possède 24% de Telecom Italia.
Mais également un américain, le fond Elliott, qui est ce que l'on appelle un "fond vautour".

Qu’est-ce qu’un fond "vautour" ?

Ce sont des financiers de la pire espèce dont le sport favori consiste à faire cracher au bassinet des pays pauvre. La technique est redoutable. Vous achetez, sur le marché, pour quelques centimes une dette insolvable, qui ne vaut quasiment plus rien. En général, émise par des pays très pauvre ou en crise et qui ne peuvent pas payer. En l'occurrence : Pérou, Congo ou Argentine.
Puis, avec cette dette achetée trois Francs six sous, vous allez devant les tribunaux et vous faites du harcèlement judiciaire jusqu'à obtenir le remboursement plein pot de cette dette que vous avez acheté quelques centimes.
C'est le Jacpot intégral. D'où ce surnom de fond "vautour" qui se nourrit du cadavre de pays en crise.

Vendredi, on a assisté à une bataille entre Vincent Bolloré et ce "fond vautour" (Elliott) pour le contrôle de Telecom Italia.

Les Italiens avaient le choix.
Ils ont voté pour Eliott (le "vautour") plutot que Vincent Bolloré, comparé en Italie à Napoléon avec ses conquêtes. Il s'agissait de bouter Bolloré hors d'Italie. C'était une question d'orgueil national.
Opération réussie ! Résultat, ce sont maintenant les "vautours" qui sont aux commandes chez Telecom Italia, et plus les Français.

Cette affaire est révélatrice de la faiblesse du capitalisme Italien ?

C'est le drame de l'Italie, il y a des entreprises familiales mais il n'y a pas de grands groupes mondiaux (comme chez nous le CAC 40).
Résultat, les grands entreprises italiennes passent sous la coupe de groupes étrangers et, bien souvent, de groupes français omniprésents en Italie dans l'alimentaire, la banque ou le luxe.
Toutes les griffes italiennes comme Gucci, Fendi, Berluti; Bulgari ou Balenciaga ont été rachetées par Bernard Arnault ou la famille Pinault ce qui fait enrager les Italiens.
En France, on adore détester notre Cac 40 mais on a tort. On voit ce qui se passe en Italie quand on a pas de grand groupes, on se retrouve avec des fonds vautours.