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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Légère baisse du nombre d'inscrits à Pole-Emploi. Le gouvernement d'Edouard Philippe peut-il gagner la bataille contre le chômage ?

C'est vrai que ces chiffres sont décevants. Le nombre d'inscriptions à Pole Emploi n'a baissé que de 0,9 % au 1er trimestre. 32 000 chômeurs de moins. C'est simple, à ce rythme là, il faudrait attendre plus de 100 trimestres, donc 25 ans, pour ne plus avoir de chômeurs en France !

Pourquoi le chomage ne baisse-t-il pas plus vite, alors qu'on a de très fortes créations d'emplois en France ?

L'économie française a créé l'an dernier 280 000 emplois, dans le privé. Les meilleurs chiffres depuis 10 ans ! Et pourtant, le chômage ne baisse pas (ou peu) Ça s'explique très bien. D'abord, parce que quand ça va mieux nombre de personnes qui avaient renoncé, qui s'étaient désinscrites de Pole Emploi, reprennent espoir, et - du coup - se ré-inscrivent. Mais, c'est positif. Deuxième explication sur ce chômage qui ne baisse pas, ou peu. C'est tout à l'honneur de ce gouvernement. Il a arrêté de maquiller les chiffres - à coup d'emplois aidés dans la fonction publique. Sinon, la baisse aurait été deux fois plus rapide. Il n’empêche, les chiffres de Pole-Emplois montrent une précarisation du marché du travail, avec beaucoup de contrats très courts.

Voilà, il y a un problème de qualité de l'emploi. Certes, on a libéralisé le marché du travail, les patrons n'ont plus peur d'embaucher. C'est très bien.  Mais, les emplois proposés ne sont pas toujours à la hauteur. On a beaucoup de CDD très courts. Moins de 1 mois. Ca représente 70 % des offres d'emplois. D'ailleurs, le nombre de personnes qui travaillent de temps en temps, mais qui restent inscrites à Pole Emploi, ne baisse pas, au contraire. 

Autre point noir : le chômage longue durée qui - lui aussi - ne baisse pas. C'est d'autant plus rageant que dans le même temps, Vous avez 42 % des patrons qui disent ne pas arriver à embaucher, faute de profil....or, ce sont souvent des offres bien payés et en CDI. C'est Airbus, par exemple, qui dit ne pas trouver pas de chaudronniers ou de soudeurs. En fait, on touche là le problème de la formation professionnelle. Inopérante en France. Ou peu efficace.

On va voir si le plan du gouvernement réussit à dynamiser, et surtout à simplifier le système. Car cela concerne - pas seulement les chômeurs - mais tous les salariés.  Quelque 80 % des salariés devront changer une ou deux fois de métiers, d'entreprises, durant leur vie professionnelle.