Chaque jour de cette semaine, Emmanuel Duteil fait un point sur l'économie.
L'économie avec vous Emmanuel Duteil. Et en ce premier janvier ça pourrait faire grincer des dents notamment pour ceux qui aiment encore adresser des cartes de vœux.
Et oui tout un symbole. Le prix du timbre passe aujourd'hui la barre très symbolique d'un euro. 1,05 très précisément. Pour le fameux timbre rouge pour les lettres prioritaires, la hausse est spectaculaire : plus de 10% en ce 1er janvier. En pleine crise des "gilets jaunes" ça va faire grincer des dents, surtout que si on regarde un peu en arrière. Là c'est vertigineux : le prix du timbre rouge a pris 45 centimes depuis 2012. Grosso modo un timbre va coûter aussi cher qu'une baguette de pain. Pour le timbre vert hausse quasi similaire, il passe aujourd'hui de 80 à 88 centimes d'euros. Il n'y a pas beaucoup de produits aussi courants dont les tarifs se sont aussi vite emballés ces dernières années.
Mais comment expliquer une telle augmentation de prix Emmanuel ?
C'est tout simple : c'est pour compenser l'effondrement du marché du courrier. Même en cette période des vœux on écrit de moins en moins, même du côté des entreprises on est passé depuis des années par des envois par mail. Résultats les volumes se sont effondrés. Et qui dit moins de courrier dit beaucoup moins de chiffre d'affaires pour la Poste. Du coup il a été décidé il y a plusieurs années de fortement augmenter le prix du timbre pour aider l'entreprise à se préparer à l'après courrier et pour continuer à assurer ses missions de services universels. C'est-à-dire nous distribuer à tous où que nous soyons le courrier six jours sur sept.
Mais la Poste s'est-elle vraiment modernisée ?
Elle a quelques bons relais de relais de croissance comme on dit. Déjà elle profite à plein de d'explosion du e-commerce, son activité colis s'envole. Elle profite aussi de la banque postale qui s'est imposée dans le paysage bancaire ces dernières années comme un vrai acteur. Mais ça ne suffit pas, il faut donc en effet se rénover. C'est vrai dans les grandes villes ou la poste adapte ses bureaux et ses horaires. C'est vrai aussi en zone rurale ou elle tente de trouver des solutions pour garder au plus près des territoires une sorte de service minimum. Mais le grand défi c'est de trouver de nouvelles missions aux postiers. Et pour cela la poste mise sur ce qu'elle pense être son principal actif : le lien de confiance.
Elle tente donc plein d'expérimentations comme aider au remplissage de la déclaration de revenus, faire passer le permis de conduire ou encore des services comme l'aide à domicile en maintenant le lien notamment avec les plus âgés. Et même si le travail de transformation est vraiment lancé la Poste est encore très loin d'avoir trouvé tous les bons relais de croissance. Du coup il va falloir s'habituer à payer très cher son timbre.