Axel de Tarlé 1280 2:40
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Jeremy Corbyn, le leader travailliste, voudrait une loi obligeant les entreprises de plus de 250 salariés à octroyer 10% du capital à leurs salariés.

On connaissait les nationalisations de François Mitterrand : l'Etat prend le contrôle des entreprises. Désormais, c'est le salarié qui prend le contrôle, ou du moins 10% du capital. Il s'agit de la proposition très forte de Jeremy Corbyn. Le leader du parti travailliste, veut - s'il arrive au pouvoir - imposer à toutes les entreprises de plus de 250 salariés - qu'elles octroient 10% du capital, des actions, à leurs salariés.

Tous les salariés deviendraient donc actionnaires de leur entreprise, et toucheraient ainsi des dividendes, jusqu'à 500 euros par an. Le Financial Times a calculé le coût de la mesure. Si on transfert 10 % de toutes les actions aux salariés, cela représente 330 milliards d'euros. Ce serait la plus grosse ponction sur le secteur privé, jamais observée dans le monde occidental. Pour faire une comparaison, toutes les mesures en faveur des "gilets jaunes" représentaient 17 milliards. Là, on parle de 330 milliards. 20 Fois plus !

L'Objectif est de redonner du pouvoir aux salariés. Du pouvoir d'achat tout d'abord. Mais aussi du pouvoir décisionnel, car Jeremy Corbyn estime que dans une entreprises, les salariés ont une approche à long terme, alors que les financiers, eux, seraient plus dans la rentabilité immédiate.

Que pensent les milieux patronaux de ces "nationalisations citoyennes" ? Ils sont horifiés. Ils préfèrent encore le Brexit dur de Boris Johnson. Avec cette mesure, le patronat prédit la fuite de tous les investisseurs du Royaume Uni, et des procès en cascade pour expropriation.

On voit bien le tournant très à gauche des travaillistes anglais. Là, pour le coup, On peut dire que Jeremy Corbyn, son véritable ennemi, c'est la finance. Quand on pense qu'il s'agit de l'ancien parti de Tony Blair, chantre de la social démocratie libérale. C'était il y a à peine 12 ans, une autre époque...