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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Un nouveau méga sponsor pour les JO de Paris 2024, et c’est un groupe chinois !

Il s'appelle Mengniu, c'est un nom qu'on va apprendre à connaître puisqu'on va voir des banderoles Mengniu partout pendant les JO. C'est le Danone Chinois, c'est un groupe de produits laitiers. Celui-là même d'ailleurs qui a été impliqué dans le scandale du lait pour bébé frelaté en Chine, en 2008, qui a fait des morts.  Et donc, là avec les JO, Mengniu espère redorer son image, pour ensuite exporter et devenir un géant mondial des produits laitiers, devant Nestlé ou Danone.

On marche sur la tête ! On interdit Total - entreprise française du CAC 40 - d'être sponsor et on autorise un groupe chinois qui a empoisonné des bébés avec du lait frelaté !

Ça peut surprendre. Mais, ce n'est pas le même niveau de décision. Total voulait être sponsor de la ville de Paris, et Anne Hidalgo a refusé. Alors que là, c'est un accord passé avec le Comité Internationnal des Jeux Olympiques. Accord mondial qui court jusqu'en 2032, et qui couvrira également les jeux olympiques d'hiver. C'est un contrat estimé à 1,5 milliard de dollars. Effectivement, vous posez la question de la pertinence de ces campagnes de boycott.

Faut-il boycotter Total ou Mengniu ? C'est vrai, ce n'est pas toujours très efficace, voire contre-productif. Car, au contraire, on peut se réjouir de voir les géants chinois investir autant dans leur image de marque. Il n'y a pas que Mengniu : on voit une véritable offensive des géants chinois dans le sponsoring sportif, avec Wanda, Alibaba, Huawei. Sauf qu'une bonne image, ça se mérite ! Il ne suffit pas de payer un contrat et c'est terminé. Ensuite, il faut avoir une attitude irréprochable en matière écologique, respect des personnes, droits de l'homme...Sinon, au moindre faux pas, on se prend une campagne de boycott.  C'est le revers de la médaille quand on s'expose à la lumière, il faut être irréprochable.

Donc, ça veut dire que ces groupes chinois (s'ils veulent devenir de grandes marques qui inspirent confiance) vont devoir se rapprocher de nos standards, en termes d'éthique, de respect de l'environnement, de la personne humaine. C'est une bonne nouvelle même si ça traduit bien aussi un basculement du monde vers l'Asie.