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Si Emmanuel Macron a promis de reconquérir notre souveraineté économique à la fin de l'épidémie de coronavirus, la tache du Président de la République ne s'annonce pas facile. Car produire en France coute plus cher, et certains savoir-faire ont définitivement quitté le territoire. 

Reconquérir notre souveraineté économique. C’est l’une des promesses d’Emmanuel Macron à l’issue de cette épidémie. Selon un sondage Odoxa pour les Echos, plus de neuf Français sur dix se disent favorable aux relocalisations. Mais, Axel, est-ce vraiment si simple ? 

D’abord, il y a la question du prix. Car produire en France, c’est plus cher. Il se trouve qu’on réalise en ce moment, un test grandeur nature, au rayon "fruits et légumes". Pour aider nos agriculteurs, la grande distribution s’est engagée à se fournir en France.

Effectivement, on savait la gariguette plus cher que la fraise espagnole. Mais, il n’y a pas que la fraise.  Bruno Le Maire, d’ailleurs, le reconnait bien volontiers, "le concombre français est deux à trois fois plus cher que le concombre hollandais. Idem pour la tomate. C’est le prix de la qualité française" précise le ministre. 

D’accord, mais, le portefeuille doit suivre. A la limite, on veut bien faire un effort, pour notre alimentation, se nourrir. Mais, qu’en sera-t-il demain, si le prix des vêtements, des jouets, des ordinateurs, des  téléphones portables s’envole de la sorte ? 

De toute façon, Axel, il y a des problèmes de compétences. On ne peut pas tout fabriquer en France ou en Europe.

Exactement, car beaucoup de compétences sont parties en Asie définitivement, y compris sur des articles qui peuvent paraitre anodin, comme les baskets. Adidas en 2016 a voulu relocaliser en Bavière une partie de sa production, avec une usine ultra moderne. Et bien Adidas vient d’abandonner. Car, en fait, toute la filière "basket", les fournisseurs, le savoir-faire, tout est parti en Asie.

On ne relocalise pas comme ça, d’un claquement de doigt. Néanmoins, cette prise de conscience aura, au moins, une vertue : celle de stopper ces délocalisations. Je pense en  particulier à l’automobile, qui, avec le passage à la voiture électrique, était sur le point de partir en Asie, avec notamment toutes les compétences autour de la batterie. 

On peut espérer qu’avec cette quête de souveraineté, les Européens auront à cœur de tout faire pour conserver en Europe notre filière automobile, avec ses usines, ses emplois et son savoir-faire.