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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Vincent Bolloré quitte la présidence de Canal+, son offensive dans le monde de la communication aura fait pschitt !

Vincent Bolloré voulait créer un grand groupe de communication d'Europe du Sud, le "Netflix latin", disait-il : autour de Canal + et MediaSet, son équivalent en Italie, également très présent en Espagne.
Et puis, Vincent Bolloré rêvait d'y adjoindre les jeux vidéo avec Ubisoft.
Tous ces dossiers ont tourné court.
En France, Canal+ aura perdu un million d'abonnés, même si sur ces derniers mois, les abonnements repartent un peu à la hausse. Ce qui permet à Vincent Bolloré de passer la main, estimant que le redressement est enfin amorcé.
En Italie, c’est un échec. Vincent Bolloré s'est retrouvé confronté à un Silvio Berlusconi plus coriace que prévu et qui l'a empeché de faire main basse sur ses chaines de télévision.
Enfin, dans les jeux vidéo, c’est également un échec. De la même façon, il s'est retrouvé confronté au patron d'Ubisoft, plus coriace que prévu. Au point que Vincent Bolloré a abandonné la partie et a revendu ses parts dans Ubisoft.
On voit là les limites de cette méthode autoritaire qui aura, en outre, profondément déstabilisé Canal+ et i-TELE. En Italie, Vincent Bolloré est carricaturé en "Napoléon".

Du côté de Vincent Bolloré, on tient à relativiser toutes ces déconvenues.

Sur Canal+ tout d’abord. Certes en France, Canal souffre de la concurrence de Be-InSport dans le foot, mais la chaine se développe très bien à l'étranger. Sur Canal+, le problème ce n'est pas Bolloré mais l'irruption de Be-InSport qui en rachetant des droits sportifs a siphonné deux millions d'abonnés, explique-t-on.
Ensuite sur Ubisoft. Certes, Vincent Bolloré a revendu ses parts mais il a empoché au passage une plus-value financière d'1,2 milliard d'euros, de quoi se consoler.
Enfin, en Italie. Vincent Bolloré, reste le premier actionnaire de Telecom Italia et ce n'est pas rien.

Donc, tout n'est pas noir. L'aventure n'est pas terminée et c'est tant mieux car, que ce soit Vincent Bolloré ou Patrick Drahi, on en pense ce qu'on en veut mais on ne peut que saluer leur ambition de vouloir créer en France, un grand groupe de communication.
Certes, ce n'est pas facile. Mais si on renonce, demain, tous nos programmes, tous nos contenus, toutes nos productions et notre cinéma seront aux mains des Netflix Google et Amazon, le tout visionné sur YouTube.