2:11
  • Copié
, modifié à

Une voiture qui respecte l'écologie et "made in France". C'est le souhait de Bruno Le Maire qui invite les constructeurs automobiles à relocaliser leurs usines dans l'Hexagone, en échange d'aides financières. L'équation économique est difficile à résoudre pour les entreprises, obligées de jongler avec une concurrence internationale pas toujours loyale. Mais dans son combat, la France vient d'être rejointe par un allié inattendu, les Pays-Bas.

Bruno Le Maire demande des relocalisations dans le secteur automobile. En échange des aides financières, le ministre de l’Economie demande à la filière automobile "d’envisager des relocalisations".

Renault doit se sentir visé. Le constructeur français, qui va recevoir une aide publique de cinq milliards d’euros, a massivement délocalisé en Slovénie, Turquie, Roumanie, Maroc. Le problème, c’est que fabriquer en France, c’est plus cher. Et donc, si demain, Renault doit fabriquer d’abord des voitures électriques, au nom de l’écologie, mais aussi des voitures plus chères au nom du "made in France", et bien la marque au losange risque de ne pas en vendre beaucoup. 

Que voulez-vous dire, exactement ? Que c’est très difficile de produire en France, tout en restant compétitif ? 

Tous les industriels vous le disent. En France, les normes sociales et environnementales sont plus élevées qu’ailleurs. Et forcément, c’est très difficile d’être compétitif dans ces conditions. Le problème, c’est que jusqu’à présent la France a toujours été seule en Europe à dénoncer cette concurrence déloyale des pays à bas cout qui n’appliquent pas les mêmes règles sociales et environnementales. 

Mais justement, tout arrive, et c’est peut-être un tournant que nous vivons. Figurez-vous qu’un courrier, signé du gouvernement français et du gouvernement hollandais circule actuellement à la Commission Européenne (oui les Pays-Bas, le chantre du libéralisme !). Que dit ce courrier ? Il demande à la Commission d’imposer aux produits qui entrent en Europe, des règles communes sur le plan social et environnemental, le respect intégral des accords de Paris. Bref, la fin de la concurrence totale, de la course au toujours moins cher, au détriment de la planète et des droits des travailleurs. 

Vu de Bruxelles, le fait que ce combat soit maintenant porté par les Pays-Bas témoigne d’un vrai changement de logiciel au sein de l’Union. Un changement qui redonne toutes leurs chances à nos industriels, en France, qui s’échinent à respecter toutes les normes sociales et environnementales.