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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Amazon renonce à s'installer à New-York face à l'hostilité de ses habitants.

C’est une information incroyable car, en général, les villes se battent pour accueillir les entreprises.
Là, les New-Yorkais ne veulent pas d'Amazon qui devait construire à New-York son deuxième siège social avec 25.000 emplois à la clé et vient de renoncer.
Ce qui intrigue, c'est qu'il est arrivé exactement la même mésaventure à Google en novembre dernier à Berlin.
Google voulait s'installer dans le quartier branché de Kreutzberg et, de la même façon, les habitants ont refusé cette arrivée.

Pourquoi ? Pourquoi ce refus d'accueillir Amazon ou Google ?

Autant quand une usine s'installe quelque-part, c'est parfait, cela apporte de la richesse et du dynamisme pour toute la région. Mais quand vous avez Google ou Amazon qui s'installent dans des grandes Villes, déjà saturées, la réaction est toute différente.
Les habitants se disent que le métro est déjà plein à craquer et les écoles déjà pleines. Surtout, l'immobilier et les loyers vont s'envoler.

Mais Amazon et Google vont créer des emplois et tout le monde va en profiter ?

Justement, c'est ça qui est très intéressant.
Que disent les habitants du Queens, ce quartier populaire de New-York où Amazon devait s'installer ? Ils disent que ces emplois ne seront pas pour eux, qu’ils sont réservés à quelques happy-fews qui vont acheter des grosses voitures, aller dans des restaurants branchés et des magasins bio. Ils chasseront ainsi les classes moyennes qui n'auront plus les moyens de vivre dans leur quartier et devront déménager encore plus loin.

Autrefois, les grandes entreprises apportaient du travail pour tout le monde et tout le monde en profitait.
Aujourd'hui, avec les Gafas qui emploient beaucoup moins de monde, cela semble ne profiter qu'à un petit nombre gavé de stock-option.
Bref, plutôt qu'un enrichissement partagé, les Gafas sont devenues synonymes d'inégalités. Ajoutez à cela leurs pratiques fiscales et en l'occurrence, une ristourne de trois milliards de dollars accordée par la ville.
Voilà pourquoi les New-Yorkais ont dit non et ont claqué la porte à Amazon.
Ce rejet populaire devrait quand même faire réfléchir son patron, Jeff Bezos, l'homme le plus riche du monde.