Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Enfin une conséquence positive du Brexit pour les Britanniques : les prix immobiliers reculent à Londres et ça a des conséquences sur le marché français.
Vivre à Londres est devenu quasi mission impossible pour les jeunes Anglais, les prix immobiliers sont encore 25% plus cher qu'à Paris alors que les salaires ne suivent pas du tout.
Si bien que maintenant, à 30 ans, il n'est pas rare pour des salariés en CDI de devoir vivre en colocation, à plusieurs dans un même appartement. Pas facile dans ces conditions de bâtir une famille ou de se projeter.
Bref, la cherté de l'immobilier londonien pose un vrai problème de société.
Bonne nouvelle pour les Anglais puisqu’après huit années de hausse ininterrompue, les prix reculent et le marché se retourne.
Les chiffres diffèrent selon les instituts, on parle d'un recul allant de -0,5% à -1,8%.
La baisse est encore plus forte sur le marché haut de gamme. Ce jeudi, l'agence Bloomberg rapportait qu'un riche asiatique avait du revendre son appartement de luxe avec une décote de 22% par rapport à son prix d'achat en 2014.
Même phénomène concernant l'immobilier de Bureau. Londres vient d'ailleurs de perdre son titre de ville la plus chère du monde pour les bureaux, dépassée par Hong-Kong.
Tout cela, bien-sûr, est la conséquence du Brexit.
Que ce soit les entreprises ou les particuliers, les étrangers hésitent maintenant à investir à Londres et du coup, les prix baissent.
Cette baisse des prix à Londres a des conséquences en France ?
Si les prix baissent à Londres, vont-ils baisser à Paris dans un effet d'entrainement ?
Non, c'est même le contraire puisqu’à Paris, les prix ont flambé de près de 8% l'an dernier.
Et le marché de luxe progresse encore plus vite. Plus c'est cher, plus ça augmente.
Pourquoi ? Le marché immobilier parisien est boosté par les non-résidents. Parmi eux, d'ailleurs, beaucoup de Français qui vivent à Londres et qui achètent en France, à Paris.
L'impôt sur la fortune immobilière ne leur fait pas peur ?
Visiblement, non.
En fait, ces Français fortunés achètent en France dans la perspective d'un retour mais, ils agissent également en investisseur. Ils se disent que Paris est 25% moins cher que Londres et que les prix vont augmenter à Paris.
Preuve que, plus que la fiscalité, ce qui est déterminant pour le dynamisme d'une économie, c'est bien la confiance.
Et clairement avec ce double évènement : Brexit en Angleterre et Macron en France, la confiance a traversé la Manche.