29 janvier 1635 : la fondation de l'Académie française est confirmée par lettre patente

1:58
  • Copié
SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 29 janvier 2018, mais en quel 29 janvier partons-nous ?

Le 29 janvier 1635. Ce jour-là, des lettres patentes signées de la main de Louis XIII confirment, de manière officielle, la fondation de l’Académie française. Comme vous le savez sans doute, c’est le cardinal de Richelieu qui, quelques mois plus tôt, en avait arrêté les principes.

Qui sont les premiers académiciens ?

Ils sont issus d’une petit groupe de gens de Lettres qui n’avait pas attendu Richelieu pour se réunir. A l’origine, ils étaient neuf et se retrouvaient, depuis quelques années déjà, au domicile de Valentin Conrart, secrétaire du Roi, féru de Belles Lettres et de bonne compagnie. Une fois par semaine, ces beaux esprits se réunissaient donc chez lui pour deviser. Prestigieuse petite assemblée que Richelieu ne pouvait guère laisser à son indépendance.

D’où l’officialisation ?

Exactement. Le cardinal a défini lui-même la mission des "académistes" (à l’époque, on ne dit pas "académiciens"). Désormais, l’auguste compagnie sera la gardienne officielle de la langue française. Ses membres se mêleront aussi de rédiger un dictionnaire, dans une époque où la langue est en train de se fixer.  L’Académie va donc décider des mots et des expressions "propres à figurer dans la conversation" ! D’emblée Richelieu fixe le nombre d’académiciens à quarante. Sauf de rares exceptions, ils seront choisis, non en raison de la naissance ou du rang, mais par la seule vertu de leur talent ! Par ailleurs, ai-je besoin de vous rappeler qu’ils sont élus à vie ?

Est-ce pour cela qu’on les surnomme "Immortels" ?

C’est plus précisément du fait de leur devise : "À l’immortalité !" visant d’ailleurs la langue elle-même, plus que les académiciens. Vous vous rappelez la formule gentiment ironique de Rostand, dans Cyrano : "Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c’est beau". En vérité, cette pièce vaudra à son auteur son élection sous la coupole.

 

On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe 1.

Pour une émission sur la révolution médiévale d’Etienne Marcel, à Paris.