La leçon de vocabulaire de la Maison-Blanche

Sean Spicer 4:06
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SAISON 2016 - 2017

Le mot "interdiction" a été au centre des débats aux Etats-Unis cette semaine.

De quoi allez-vous nous parler ce matin ?

Au programme : une petite leçon de vocabulaire avec la Maison-Blanche, Trump vs Terminator, le retour et un distributeur automatique de hamburgers.

On commence donc avec ce décret anti-immigration pris la semaine dernière par Donald Trump. On en a beaucoup parlé. La Maison-Blanche s’est agacée des critiques et elle a voulu mettre les points sur les “i” avec les journalistes.

Oui, la nouvelle star des chaines d’infos, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer, avait un message d’ordre sémantique lors de son briefing ce mardi. Il trouve injuste que les médias résument le décret présidentiel sur l’immigration en utilisant le mot “ban”, c’est-à-dire une “interdiction” qu’on peut traduire là comme “interdiction de territoire”. 

Entendu sur europe1 :
Le président a été clair : ce n’est pas une interdiction pour les musulmans, ce n’est pas une interdiction de voyage, c’est un système de contrôle extrême pour la sécurité de l’Amérique. Par nature ce n’est pas une interdiction.

“Not a ban”, pas une interdiction. “Ah bon !”, disent les journalistes, mais quel mot a donc utilisé Donald Trump après avoir signé son décret ? Ah oui il l’a dit. C’est ça, “ban”. Une interdiction… Mais bon, Sean Spicer lui-même, dans les jours suivants, a dû rectifier le tir, vérifions avec les archives… Dimanche dernier : raté… c’est toujours une “interdiction” de 90 jours. Et lundi ? Encore raté. On a bien entendu, c’est une “interdiction” concernant 7 pays.

Mais donc mardi c’est devenu un “contrôle extrême”. Les média ont tout faux en utilisant ce mot (vous savez qu’on est entré dans l’époque des “faits alternatifs”, on en a parlé la semaine dernière. Il suffirait de changer un mot pour cacher une réalité). Le présentateur de CNN Jake Tapper en a fait une séquence brillante et kafkaïenne.

Entendu sur europe1 :
Ok, tout le monde a bien compris maintenant ? Personne ne doit suivre l’exemple des médias biaisés et appeler le décret une “interdiction”. A la place, suivez l’exemple de la Maison-Blanche et appelez ça “une interdiction”.

Kafkaïen comme vous dites. Donald Trump qui occupe tout l’espace médiatique, ou presque, a eu le temps de s’en prendre, encore une fois à Arnold Schwarzenegger…

Oui c’est l’épisode 2 de l’affrontement Trump Terminator. On vous avait raconté le 1er, quand le nouveau président avait moqué sur Twitter les performances d’Arnold Schwarzenegger. L’acteur a remplacé Donald Trump à la présentation de son émission de téléréalité, “The Apprentice” où il faut virer des stagiaires.

Eh bien Donald Trump a remis ça. Cette fois dans un cadre beaucoup plus solennel, à l’annuel petit déjeuner de prière nationale. Un moment où le président est censé parler de foi et de religion.

Entendu sur europe1 :
Je voudrais juste prier pour Arnold, et pour ses audiences.

Arnold, qui a immédiatement contre-attaqué en postant un message vidéo

Entendu sur europe1 :
Hey Donald, j’ai une bonne idée. Si on échangeait nos jobs. Tu reprends la télé, puisque tu es si bon pour les audiences. Et moi je prends ta place. Comme ça les gens pourront à nouveau dormir tranquilles.

Et ce n’est pas la seule star à répondre à Donald Trump cette semaine…

Effectivement, il y a aussi eu Bruce Springsteen. Le chanteur est en tournée en Australie et on a appris cette semaine que Donald Trump avait passé ses nerfs au téléphone sur le Premier ministre australien, écourtant leur conversation, furieux. Alors sur scène Bruce Springsteen s’est présenté comme un “américain embarrassé”, et il a joué une chanson, pour dit-il, envoyer un message à la maison. Le titre “Don’t hang up”, ne raccroche pas le téléphone…

Pour finir, la nouvelle invention de McDonald’s : le distributeur automatique de hamburger.

Oui, ça ressemble à une machine à café, mais c’est bien un Big Mac qui en sort. Un vrai, tout chaud, avec ses deux steaks hachés, et sa sauce spéciale. Il fallait faire la queue à Boston ce mardi pour tester la machine. C’était gratuit, une opération publicitaire sur la journée. C’était aussi un test, parce que McDo vend 1 million et demi de Big Mac par jour aux Etats-Unis. Et le distributeur, c’est un moyen de le vendre sans payer de main d’œuvre. C’est l’automatisation du fast-food.