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SAISON 2013 - 2014, modifié à

Dans sa famille politique, la garde à vue de Nicolas Sarkozy a suscité des réactions publiques très convenues, mais il semblerait que l'ancien chef de l'Etat soit devenu gênant.

Thomas : La longue journée de garde à vue, puis la mise en examen de Nicolas Sarkozy, notamment pour "corruption active" a suscité des réactions (publiques) très convenues dans son camp, ça c'est pour la face A. La face B, c'est que l'ancien chef de l'Etat est devenu gênant pour sa famille politique.

Hier soir au bureau politique le sujet a été évoqué en introduction par Jean Pierre Raffarin : un petit mot sobre, court pour rappeler les principes de la présomption d’innocence. Le matin même le sujet n’avait même pas été évoqué lors de la réunion de groupe à l’Assemblée. Je peux vous dire que les barons de l’UMP, sont ne font même plus semblant. François Fillon a pris la peine de passer la consigne à ses proches. Pas de commentaire de l’affaire, ni en on ni en off, en grattant un peu on entend la petite musique : "il a toujours dit que Sarkozy serait empêché par les affaires ce n’est qu’un début". Du côté de l’entourage d’Alain Juppé, cette phrase qui en dit long, un proche s’amuse, « je n’ai jamais cru au complot, ni pour Roswell, ni pour le 11 septembre, ni pour Nicolas Sarkozy ».En clair tout l’argumentaire porté par les amis de l’ancien Président sur l’acharnement d’un cabinet noir à la main de François Hollande, ça ne prend pas,  même au parti. Les caciques finissent par se dire qu’au moins quand les juges avancent ce sont des dossiers qui se ferment peu importe l’issue.

 Thomas : Est ce que les amis de Nicolas Sarkozy, au moins, serrent les rangs ?

C’est sans doute ce qui me surprend le plus, ils sont fatigués, lassés de porter le fer sur les affaires, un peu à court d’arguments, bien sûr il y en a toujours un pour expliquer que Nicolas Sarkozy a déjà été mis en examen et que ça s’est fini par un non lieu. Mais les sarkozistes de la première heure sont aussi en train de comprendre que leur patron prépare son retour avec d’autres, les NKM, les Wauquier, les Baroin. Alors ils rechigent à faire le sale boulot.

Thomas : est ce que aux yeux des barons de l’UMP cette mise en examen est un élément qui pourrait dissuader Nicolas Sarkozy d’y retourner ?

Certains parient sur une condamnation qui l’empêcherait de se présenter ou le supplice chinois des affaires qui pourrait l’empêcher d’installer une candidature mais aucun ne parie sur un abattement de Nicolas Sarkozy, comme me le dit un ancien ministre :  « il n’est pas fait de ce bois la, les coups renforcent sa détermination... », aucune d’entre eux ne doute de sa volonté d’en découdre.