Pourquoi Matthew n'a pas faite de morts à Cuba et la bonne gestion des Français de leurs finances personnelles : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2016 - 2017

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.

Axel de Tarlé, expert économie

L'OCDE vient de sacrer les Français comme étant les plus "au fait" des notions financières et surtout, ceux qui savent le mieux gérer un budget.

Voilà qui mérité quelques explications !

C'est une enquête réalisée dans plus de 30 pays avec d'une part des questions théoriques sur les notions financières et de l’autre une partie plus pratique sur l'aptitude de chacun à bien gérer un budget.

Et qui a obtenu la meilleure note au classement général ?

Les Français ont décroché la première place mondiale devant les Finlandais, les Norvégiens et les Canadiens qui sont quatrièmes.
Dans le milieu du tableau, on retrouve les Anglais, 16e.
Tout en bas du tableau, les Malaisiens, les Brésiliens et les Polonais qui sont derniers.

Quelles types de questions ont été posées lors de ce test ?

Pour ce qui est de la partie théorique. On a demandé, ce qu’était l'inflation, un rendement ou encore l’investissement ?
Si vous placez 100 euros à 2%, combien récupérez-vous, au bout d'un an. La réponse étant bien évidemment deux euros.

Une deuxième partie plus pratique regarde comment vous gérez votre budget.
Et c'est là, ou les Français brillent particulièrement puisqu’il paient leurs factures en temps et en heure, ils épargnent pour leurs vieux jours et ils ont peu recours (moins que les autres en tout cas) aux crédits à la consommation qui coûtent très cher.
Grâce à tout cela, les Français récupère donc la première place.

A-t-on une explication sur cette première place ?

L'OCDE n'en donne pas mais on peut penser que l'on compense les faiblesses de nos gouvernement.
Vu l'état des finances du pays, chacun se fait sa petite épargne dans son coin, et le fait bien.
C'est connu, les France sont les champions de l'épargne, avec un taux d'épargne de 15 %.

 

Sophie Larmoyer, experte internationale

Après le passage de l’ouragan Matthew la semaine dernière dans les Caraïbes, le bilan est lourd en Haïti avec plus de 1.000 morts. 17 victimes dans le sud-est des États-Unis et zéro à Cuba ! Aucune victime ! Comment est-ce possible ?

Même si l’ouragan a tapé moins fort qu’en Haïti, ce "zéro mort" n’est absolument pas dû au hasard : Cuba a, depuis bien longtemps, un système de prévention exemplaire et qui est reconnu dans le monde entier.

Il a été mis en place après un terrible ouragan en 1963 qui s’appelait Flora et avait tué 1.200 personnes.

Depuis, tout est réglé comme du papier à musique. Dès la 1e alerte, mobilisation générale et chacun sait ce qu’il a à faire parce que chaque année, avant la saison des cyclones qui commence en juin, la Défense civile mène un exercice national avec l’armée, les volontaires, les responsables du parti unique qui quadrillent vraiment tous les quartiers et les antennes locales de la Croix Rouge. Donc le jour J, tout le monde est sur le pont.

Mais Cuba est considéré comme un pays pauvre, on peut penser qu’ils n’ont pas les moyens des Américains par exemple.

Oui mais ce qui compte, là, plus que les moyens, c’est l’organisation. Une organisation militaire, à la Castro. Une organisation pyramidale, où chacun tient son rôle. Il y a quatre phases : Information, alerte, alarme et récupération quand l’ouragan est reparti.

Donc on mobilise des milliers de véhicules pour évacuer les zones sensibles. La semaine dernière, 1,3 million de personnes sont allées soit chez des parents ailleurs dans l’île, soit dans les centaines refuges qui sont approvisionnés.

Dans les villes, les arbres sont élagués, on démonte les lampadaires et les panneaux de signalisation, tout est prévu. La Défense civile mobilise aussi les radioamateurs pour assurer la communication. On positionne des générateurs. Et puis, les médias bien-sûr informent 24h sur 24. Il y a un personnage incontournable sur les télés, c’est le fameux José Ru­biera, le "mon­sieur météo" de circonstance.

C’est le Laurent Cabrol de Cuba ?

Exactement, grand spécialiste des cyclones, il informe, explique et jusqu’il y a peu, il était souvent accompagné de Fidel Castro lui-même, en treillis, sur le front des opérations.    

 

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai-faux de l’info avec Maurice Leroy qui a lu la victoire de Nicolas Sarkozy dans un livre.

Le député centriste qui a rallié l’ancien président, paraît même à deux doigts de lui donner le Goncourt.

Maurice Leroy : "Les livres politiques ce n'est pas ce qui se vend le mieux. Or, Nicolas Sarkozy a fait un best-seller bien avant tous les romanciers".

Nicolas Sarkozy a fait mieux avec son livre, Tout pour la France, que les romans de la rentrée, c’est vrai ou c’est faux ?

Alors, c’est vrai mais Maurice Leroy est un peu malhonnête, car ce chiffre ne veut pas dire grand chose. Le livre de Nicolas Sarkozy, Tout pour la France, est sorti fin août. Un formidable coup marketing car on attendait l’annonce de sa candidature. Il l’a fait dans ces pages ce qui a provoqué une énorme surprise. Tout le monde s’est donc rué dessus et en cinq jours il avait déjà vendu plus de 30.000 exemplaires. Ça s’est calmé depuis. Aujourd'hui, il a vendu très exactement, 72.800 exemplaires, ce sont les chiffres de l’organisme qui recense les ventes réelles, celles payées en caisse, et les libraires me disent qu’on approche de la fin, dans quelques jours Amélie Nothomb va le dépasser, et tous les romanciers, ceux qui auront le Goncourt, le renaudot, le pulvériser à Noël.

Enfin, 70.000 exemplaires, c’est un très gros succès de librairie, cela dit quelque chose ?

Oui, cela dit qu’il vend moins qu’en 2007 ou il avait écoulé 300.000 exemplaires, à l’époque, de son livre témoignage. Et qu’il vend autant, pour l’instant, que Francois Fillon, qui a écoulé, aujourd’hui toujours, 85.000 exemplaires de son livre-programme, paru il est vrai en septembre dernier, mais vous savez les livres politiques ont une durée de vie courte, contrairement aux essais polémiques. Pour remettre les choses en perspective, Philippe de Villiers, qui n’a pas un grand succès dans les urnes, a écoulé 250.000 copies de ses confidences, Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu, 500.000 exemplaires, pour Eric Zemmour, le suicide français, les points de vue tranchés ont le vent en poupe.

Et les autres candidats, vous avez une idée de leurs ventes ?

Alors oui, et c’est instructif. Alain Juppé, qui est la star des sondages, n’a vendu que 40.000 exemplaires de son livre programme, presque autant que Bruno Le Maire à 35.000, alors que les autres ont été oubliés tout au fond de l’étagère. 5.800 copies seulement pour Nathalie Kosciusco-Morizet, "elle est trop langue de bois, trop lisse", disait un éditeur, "ça ennuie". 5.200 exemplaires pour Jean-François Copé et son Sursaut français. En parlant de sursaut il en a vendu quatre, la semaine dernière et à peine 570 pour Jean-Frédéric Poisson. C’est dommage d’ailleurs, car son ouvrage à lui évoquait le drame des chrétiens d’orient martyrisés par Daech, un thème qui passionne moins apparemment, que le combat des chefs.