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La "pauvrophobie" se développe et l’Allemagne sous la menace terroriste : les experts d'Europe 1 vous informent

Les experts Europe 1

20 décembre 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.


 

Axel de Tarlé, expert économie

Le discours anti-pauvre se banalise en France, c’est ce que montre une enquête du Crédoc.
Les Associations d'aides aux plus démunis parlent même de "pauvrophobie"

La pauvrophobie est la phobie ou le rejet des pauvres.
C'est très paradoxale dans une France en crise, avec près de neuf millions de Français sous le seuil de pauvreté gagnant moins de 840 euros/mois pour une personne seule) et où beaucoup redoutent le déclassement.

Au lieu d'être compatissant et de se dire il faut des filets de sécurité, c'est le contraire : 70% des Français trouvent qu'il y a trop d'assistanat en France selon une étude ipsos/jeanJaurès.
La société s'est durcie : Une étude du Crédoc montre que 36% des Français considèrent même que "les pauvres n'ont pas fait d'effort pour s'en sortir". Ils n'étaient que 25% en 1995.

Ça veut dire qu'on est devenu plus égoïste ? plus individualiste ? C'est le règne du "chacun pour soi" ?

Non, C'est plutôt un cri du cœur en faveur du travail et le refus d'une société d'assisté, ou l'on aurait baissé les bras, face au chômage.
"la valeur travail est très forte" dit le Crédoc. Travailler, c'est être utile.
C'est pour cela que la prime pour l'emploi, qui est une aide mais qui récompense ceux qui travail, est soutenue par 66% des Français.
À l'inverse du revenu universel, qui est donné à tout le monde sans contrepartie, qui est rejeté par 59% des Français. Il est considéré comme de l'assistanat.
C’est intéressant parce que beaucoup de politiques, à droite comme à gauche, de Manuel Valls à NKM en passant par Benoit Hamon, soutiennent cette idée d'un revenu universel.

Les Français n'en veulent pas, ils veulent du travail !

 

Sophie Larmoyer, experte international

Attentat de Berlin hier soir. La menace terroriste était bien réelle en Allemagne.

Oui, contrairement aux apparences : pas de soldats en armes ou de patrouilles de police dans les rues, pas de fouilles de sacs à l’entrée des magasins comme en France, rien de visible. Pourtant les renseignements allemands étaient en alerte, le danger était jugé élevé.

Et quand on regarde dans le rétroviseur, sur la seule année 2016, les alertes sont très nombreuses en fait.

On se souvient en juillet, il y avait eu quatre attaques violentes en une semaine, une semaine noire…

Absolument, dont des attentats à la hache et à la machette de deux jeunes réfugiés et un Syrien qui s’était fait exploser à l’entrée d’un festival de musique à Ansbach, en Bavière.

Et si on observe, mois après mois : le nombre de drames évités est frappant, impossible de tous les citer, ce serait trop long. Juste ces dernières semaines, on se souvient par exemple de ce jeune Syrien arrêté en octobre grâce à trois autres réfugiés : il projetait de s’attaquer à des trains ou à l’aéroport de Berlin. Autre exemple : fin novembre, un terroriste présumé a été démasqué, infiltré au siège même du renseignement allemand, à Cologne ! Enfin, ne serait-ce que la semaine dernière : un Tunisien a été arrêté, soupçonné d’être en charge d’un contrat en Allemagne pour le compte de l’État Islamique. Et vendredi on apprenait qu’un enfant de 12 ans, germano-irakien, avait tenté de faire exploser deux bombes artisanales à Ludwigshafen, dans le sud-ouest du pays, notamment sur un marché de Noël.

L’Allemagne est une cible du terrorisme au même titre que la France ?

Oui, en tant que "société occidentale" d’abord, le symbole du marché de Noël n’est pas anodin non plus. L’Allemagne est par ailleurs impliquée dans la coalition internationale en Irak et en Syrie, même si elle ne participe pas aux frappes : elle y a des appareils de reconnaissance et fournit aux Kurdes de la formation et des armes. Alors peut-être les citoyens allemands se sentaient-ils un peu "protégés" par leurs spécificités : une société multiculturelle, la générosité de leur accueil aussi : plus d’un million de réfugiés arrivés dans le pays en 2015. Mais un rapport d’Europol rédigé le mois dernier notait que les recruteurs profitaient aussi de ce "vivier" pour essayer de faire des émules : les services allemands ont répertorié au moins 300 tentatives d’embrigadement au cours des derniers mois parmi cette population des réfugiés.

Et par ailleurs plus de 800 Allemands sont partis en Syrie ou en Irak comme en France, risque dus aux retours des zones de combat.

 

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai faux de l’info avec Ramza Yade qui a une analyse de retard.

La candidate déclarée à l’élection présidentielle pense tenir la solution pour résorber le chômage : assouplir le marché du travail en fusionnant CDI et CDD, sur le modèle Italien.

Ramza Yade : "Mateo Renzi l’a fait avec beaucoup de succès en Italie. Cela a permis de créer 400.000 emplois en moins d’un an".

La réforme du Jobs Act de mateo Renzi a permis de créer 400.000 emplois en un an, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est faux et il ne se trouve plus beaucoup monde pour qualifier de succès cette réforme de Renzi qui consistait à assouplir les conditions de licenciement pour les entreprises, tout en les incitant à recruter en CDI. Elle est entrée en application début 2015 et un an plus tard, il y avait exactement 240.000 travailleurs en CDI plus, selon l’Institut de la statistique italienne. Mais attention, cette année-là, l’incitatif a joué à plein : exonération de charges pendant trois ans pour tout CDI signé en 2015. Et quand l’incitation a diminué, ça s’est inversé. En 2016, le tavail précaire est reparti à la hausse, on a signé autant de CDD que de CDI et on a fait le solde de tous les emplois créés sous le gouvernement de Mateo Renzi : 710.000 au total, dont 285.000 seulement de ces nouveaux CDI à protection croissante, à temps plein. Protection croissante cela veut dire que l’employeur peut le rompre à tout moment les trois premières années, ça fait cher l’emploi quand on sait que la réforme a avalé depuis deux ans, près de sept milliards d’euros de subventions.

Quand même, plus de 700.000 emplois , c’est mieux que rien du tout.

Bien sûr mais, de quels emplois parle-t-on ? Le succès des CDI observé en 2015 ne s’est pas confirmé, on signe de nouveau, plus d’emplois précaires, donc le but de la réforme est manqué, et la cible également : ces emplois ont davantage profité aux séniors qu’aux plus jeunes , chez lesquels le taux de chômage reste extrêmement élevé, 36,4%. Et le taux global, qui avait baissé en 2015, s’est depuis stabilisé à 11,5% de la population. Ça ne veut pas dire qu’il faut jeter l’ensemble de la réforme aux orties, il faudra plus de temps pour en mesurer vraiment les effets, mais on voit qu’elle n’a pas compensé les faiblesses structurelles de l’Italie, problèmes de productivité, de compétitivité.

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