La Russie a-t-elle condamné l'utilisation d'armes chimiques par Damas en 2013 ?

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Jean-Marc Ayrault affirme que la Russie avait condamné l'utilisation d'armes chimiques par Damas en 2013.

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai-faux de l’Info avec Jean-Marc Ayrault qui était l’invité d’Europe 1 hier.

Le ministre des Affaires étrangères accuse la Russie et le régime de Bachar el-assad d’être engagés dans une guerre totale à Alep. Il dénonce des crimes de guerre et appelle Vladimir Poutine à prendre ses responsabilités comme la Russie a su le faire, affirme-t-il, dans le passé.

Jean-Marc Ayrault : "En 2013, il y avait eu par le régime de Damas usage des armes chimiques, qui avait été condamné par toute la communauté internationale, y compris les Russes"

Les russes ont condamné l’usage d’armes chimiques par Damas en 2013, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est absolument faux, jamais la Russie n’a condamné l’utilisation de ces armes, tout simplement parce qu’elle n’a jamais admis que la Syrie y avait vraiment eu recours.
De quoi parle Jean-Marc Ayrault ? Du bombardement de la Ghouta, banlieue agricole de Damas, le 21 août 2013 et où du gaz sarin avait été employé, ce qui avait fait dire à Obama que Bachar el-Assad avait franchi la ligne rouge. On a parlé d’intervention, Obama finalement, a lâché François Hollande en rase campagne. La russie en a profité, rappelez-vous, pour proposer le démantèlement de l’arsenal chimique Syrien. Bref, l’occident s’est offert du temps, mais dans les faits, la responsabilité de Damas pour cette attaque chimique n’a jamais été totalement prouvée à 100%. L’ONU a rassemblé des preuves contre le régime, mais un autre rapport, du très sérieux MIT, a contredit ses conclusions. Depuis les experts se bagarrent et un faisceau de preuves, mêmes accablantes, ne fait pas une certitude.

Mais depuis, il y a eu d’autres attaques à l’armes chimiques.

C’est vrai, en 2014 et 2015, et cette fois l’ONU en est sûr : Damas est responsable d’au moins deux de ces attaques au chlore. Un groupe rebelle est l’auteur d’une troisième à l’ypérite mais Moscou conteste ces conclusions en rappelant que les crimes de guerre, sont aussi le fait, en Syrie, de ceux qu’on appelle les rebelles. L’ONU les documente d’ailleurs, et Amnesty international s’est alarmée cet été des massacres et des tortures commis par les milices djihadistes à d’Alep. Ces milices échappent à tout contrôle et certaines sont soutenues par Riyad, l’Arabie Saoudite, voire armées par la coalition. Cela Jean-Marc Ayrault évite d’en parler, évidemment. La France donne de la voix, exige une résolution a l’ONU mais pour quelle solution, quelle transition politique ? La réalité c’est que sans renseignement, sans aucun contact avec ceux qui sont vraiment sur le terrain, elle n’a pas le début d’une réponse.