Le talent de la semaine - la renaissance des brasseries régionales

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SAISON 2015 - 2016

La bière se porte à merveille, un secteur porté par de multiples petites brasseries locales qui mettent fin à des années de standardisation des goûts. 

W.B. : Même s'il est encore un peu tôt en ce dimanche, Emmanuel Duteil vous avez eu envie de nous parler de bière...

E. D. :  Cela peut praître étonnant à tout juste 8h15 du matin, surtout qu'avec le passage à l'heure d'été le réveil a peut-être été un peu plus dur ce matin. Mais qu'importe j'ai eu en effet envie de vous parler de bière ce matin.

W.B. : Pourquoi donc ?

E. D. : Parce que c'est un secteur qui a le sourire, les ventes ont progressé en volume de plus de 3% l'an dernier. Après une trentaine d'année de baisse, le secteur redresse enfin la tête, on revient au niveau du début des années 2010. 

W.B. : Comment ça s'explique ?

E. D. : Les raisons sont multiples. Déjà la météo a été plutôt bonne l'année dernière, un élément indispensable pour que le marché se porte bien. Mais surtout, le marché de la bière s'est réinventé ces dernières années. Ce qui cartonne ce sont les petites brasseries régionales qui renaissent un peu partout en France. Entre 2005 et 2013 il s'en créait environ 50 par an et depuis 2014 c'est environ 100 par an ! Ces brasseries font des produits nouveaux avec des saveurs nouvelles. Le directeur général des brasseurs de France me disait en fin de semaine : "on revient de loin." La bière était devenue un produit très standardisé et là, on la réinvente et ça marche !

W.B. : La météo et les petites brasseries seraient les seules raisons ?

 

E. D. : On a aussi les grandes marques qui du coup s'adaptent et proposent des produits nouveaux, c'est la mode par exemple des bières aromatisées, grâce auxquelles les femmes consomment aussi de plus en plus de bière.

En déplaise aux puristes, mais la bière sans alcool fonctionne très bien  : imaginez, unquart de la hausse de la consommation est due uniquement à ces bières sans alcool. En tout cas si on boit plus de bière à la maison, le marché est encore en petite baisse dans les café et restaurants, mais cette baisse tend à se réduire fortement.

W.B. : Les perspectives sont-elles bonnes ?

E. D. : En effet on est confiant du coté des brasseurs de France surtout que cette année c'est l'Euro de football... Donc si la météo est correcte ça pourrait être une bonne année.

Toutefois il y a de la marge, nous sommes en France de tout petits consommateurs de bière : on en boit 30 litres par habitant et par an, ce qui nous place au 26ème rang européen. Imaginez un tchèque en boit 150 litres par an et un allemand environ 100 litres.

Pourtan, avec 800 brasseries réparties sur tout le territoire, la France est le troisième pays européen en nombre de sites de production...