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Discours de politique générale : "Pour la première fois, Edouard Philippe a tenu compte de la diversité de sa majorité"

Discours de politique générale : "Pour la première fois, Edouard Philippe a tenu compte de la diversité de sa majorité"

La Carte blanche de Catherine Nay
15 juin 2019 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay décrypte la semaine d'Edouard Philippe, notamment son discours de politique générale. 


Bonjour Catherine,

Bonjour Bernard, bonjour à tous.

Grosse semaine politique pour Edouard Philippe, avec deux déclarations de politique générale. La première mercredi à l'Assemblée Nationale. La seconde jeudi devant le Sénat, auquel il a demandé un vote, ce qui est inédit sous la Vème République.

Tout ça pour lancer l'Acte 2 du quinquennat promis par Emmanuel Macron. L'affaiblissement des oppositions aux élections européennes, l'effritement des "gilets jaunes", offrent à l'exécutif une bouffée d'air. Montrer au pays qu'il n'est pas paralysé. Les réformes continuent. Cette semaine, c'était "le moment Philippe". Et bien sûr, tout avait été travaillé, jusqu'à la dernière minute avec le Président. Disons-le : son discours n'a pas été un de ces grands moments d'éloquence qui vous ébranlent la colonne vertébrale. Mais tout de même, un modèle du genre : tout était savamment dosé pour que chacun y trouve un signal.

Plus de vert pour les écologistes, plus de justice sociale avec la baisse de l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes, l'aide aux familles monoparentales, un débat annuel sur l'immigration, stricte application de la laïcité, la réforme de l'assurance chômage, celle des retraites. Il faudra travailler un peu plus pour avoir une retraite à taux plein, etc, etc.

Le Premier ministre a été longuement ovationné par le groupe En Marche.

Vous me direz : c'est normal, c'est la majorité. Mais comme le note un responsable du groupe, ce succès est dû au fait que pour la première fois, Edouard Philippe a tenu compte de la diversité de sa majorité. Il s'est montré rassembleur. Lui-même est une illustration du "en même temps" macronien, rocardien dans sa jeunesse, juppéiste plus tard, l'aile gauche du groupe, sans aller jusqu'à la fronde, le jugeait un peu trop droit dans ses bottes, voire cassant. Le changement de méthode dont il a parlé était visible. Pas une once d'arrogance ou d'agressivité dans son propos, mais au contraire de la modestie, de la contrition et quelques mea culpa,et enfin des réponses très attendues sur l'extension de la PMA à toutes les femmes. Le projet viendra en septembre. L'écrasante majorité du groupe En Marche est pour, d'où l'ovation.

Pendant qu'il s'exprimait à l'Assemblée Nationale, le ministre François de Rugy lisait son discours au Sénat. Il n'empêche : le lendemain, le Premier Ministre faisait un nouveau discours devant les sénateurs.

En leur demandant de voter après. Comme vous l'avez dit, c'est inédit. Bien sûr, Edouard Philippe avait des idées derrière la tête. Il est persuadé que les sénateurs veulent faire capoter la réforme des institutions. Et il est venu leur dire qu'il attendrait le moment propice pour ouvrir le dossier. Façon de rejeter sur eux la responsabilité de l'échec d'une réforme populaire chez les Français. Certains y ont vu une manière d'enterrer le dossier, alors que plusieurs sénateurs plaident qu'avant l'affaire Benalla, on était proche d'un accord entre le gouvernement et le Sénat. Restait quelques détails à négocier.

Et Gérard Larcher ne veut pas être accusé de faire capoter la réforme. Le Premier Ministre a flatté les sénateurs, évoqué sa grande considération pour eux. Il n'espérait pas obtenir de majorité. Mais il voulait, disait-il, y voir plus clair, voir "si la poutre travaille". Résultat : le groupe Les Républicains s'est déchiré, entre ceux qui voulaient une ligne dure et une autre plus conciliante. Pour éviter la cassure, on a choisi l'abstention. Ce qui n'est pas glorieux, mais qui n'est pas un chèque en blanc pour le gouvernement. Les centristes se sont divisés, comme d'habitude.

Sur les 72 sénateurs socialistes, 10 se sont abstenus. Les autres ont voté contre. Oui, la poutre travaille. Mais gare à l'excès de confiance, a rappelé Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants et droite compatible. Et de citer ce proverbe cambodgien : "quand l'eau monte, les poissons mangent les fourmis, quand l'eau descend, les fourmis mangent les poissons".

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