Le journal de l'éco, Eric Le Boucher 08.04.2016 1280x640 2:35
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Les députés de la commission des Affaires sociales ont voté un amendement qui va rendre les licenciements économiques plus faciles pour les PME et moins pour les grosses entreprises.

La Bourse retombe

-0,90% à 4.290 points. C'est une nouvelle journée indécise

Le chiffre du jour

10 % des accidents ont été provoqués par des personnes roulant sans assurance, selon le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) qui indemnise les victimes d’accidents de la route causés par des conducteurs non-assurés. Selon le fonds, il y aurait entre 370.000 et 750.000 de véhicules à quatre roues en circulation sans assurance, soit entre 1 et 2 % du parc automobile total.

La facture du jour, celle du téléphone, qui baisse

Sur les trois derniers mois de l'année 2015, la facture moyenne mensuelle sur fixe s'est établie respectivement à 31,80 euros et et sur le mobile de 16,30 euros, selon le rapport de l'Arcep. Un an plus tôt, le consommateur français déboursait en moyenne mensuellement 32,50 euros pour sa facture de téléphonie fixe et 16,70 euros pour pouvoir utiliser son mobile.

Le fait du jour : les députés de la commission des Affaires sociales ont voté un amendement qui va rendre les licenciements économiques plus faciles pour les PME et moins pour les grosses entreprises. C’est justifié ?

Une entreprise de moins de 11 salariés pourra justifier le recours à un ou des licenciements économiques si elle subit une baisse de son chiffre d’affaires pendant plus d’un trimestre. Pour les entreprises de 11 à 50 salariés, il faudra deux trimestres consécutifs, et trois trimestres consécutifs pour celles qui comptent entre 50 et 300 salariés. Au-delà de 300 salariés, le nombre de trimestres de baisse du chiffre d’affaires reste à quatre. C’est justifié puisqu’une PME est plus fragile, elle a besoin de réduire ses coûts très vite en cas de coup dur et n’a pas de réserve et les banques sont plus rétives avec elle.

L’opposition critique en disant ce que cela va créer un nouvel effet de seuil.

En plus des seuils de représentation syndicales, c'est peu probable. Quand un patron embauche c’est que ça va bien, il ne songe pas à l’éventualité de lancer un plan social, avec plusieurs licenciements à la clef.
Mais ce qui est derrière cet amendement, c'est la distinction entre les PME qui seraient de bonnes entreprises, des gentilles, et les grandes qui seraient des profiteuses, des exploiteuses. L’économie serait bien s’il n’y avait que des petites entreprises et des petits patrons. La détestation de gauche de l’entreprise se concentre maintenant sur les grosses.
C’est une vision dangereusement morale car fausse et irréelle. En 2013, sur les 3,3 millions d'entreprises, 3.000 concentrent 52 % de la valeur ajoutée, 70 % des investissements et 83 % des exportations. Cet ensemble est constitué principalement de grandes entreprises (240) et d'entreprises de taille intermédiaire (2 030), mais compte aussi des PME, y compris des microentreprises. 40 % de ces 3.000 entreprises sont industrielles et réalisent 57 % des exportations.