Eurovision : quelle est la stratégie de la France pour gagner ?

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Après le beau parcours d'Amir l'année dernière, c'est au tour d'Alma de représenter la France au 62e concours de l'Eurovision.

Nous sommes à un peu plus de 24 heures de la grande finale de l’Eurovision. Et on va s’arrêter sur la stratégie de la France pour tenter de remporter le concours. Il y a encore quelques années, on y allait en trainant des pieds. Mais depuis deux ans, les choses ont changé.

Oui, ce déclic, il a eu lieu en 2015, au soir de la prestation de Lisa Angell. Ce jour-là, la représentante française termine à la 25e place du concours sur 27 participants. Un naufrage qui ouvre les yeux du comité français et qui fait naître un nouveau mot d’ordre : désormais, la France doit tout faire remonter la pente et, soyons fous, pourquoi pas pour gagner !

Un nouveau chef de la délégation est nommé, il s’appelle Edoardo Grassi. Sous son impulsion, le comité change tout ou presque. D’abord la sélection des artistes. Désormais, on recherche des profils plus jeunes, plus dynamiques, moins "installés" dans leur carrière. Des chanteurs qui ont encore beaucoup à prouver et qui seront particulièrement déterminés à se faire connaître et à donner le meilleur d’eux-mêmes dans un show suivi quand même par plus de 200 millions de téléspectateurs à travers le monde. Ce n’est pas rien pour booster une carrière !

Ça passe aussi par le choix des chansons. Soyons lucides, l'Eurovision n'est pas un concours d'esthètes. Avant toute chose, il faut créer du show, coller à l'air du temps et offrir des prestations qui correspondent aux goûts du public. Fini les ballades mélancoliques, les airs traditionnels et les refrains dépressifs.

Ça passe aussi par un marketing très précis.

La communication, c'est la pierre angulaire de cette stratégie de reconquête. Et ça commence plusieurs semaines avant la grande finale. Une sorte de campagne électorale à travers toute l’Europe. Comme Amir avant elle, Alma a écumé les plateaux, a répondu à des interviews dans toutes les langues. En anglais, notamment. Et l’anglais, on en trouvera un peu dans la chanson de la représentante française. Quelques mots dans son Requiem. Alors, ça fera peut-être saigner les oreilles des puristes et des défenseurs de la langue française, mais c’est nécessaire, indispensable même, pour conquérir celles des téléspectateurs européens. Rappelons que "eux aussi" ont leur mot à dire et qu’il faut les convaincre de voter pour la France.

L’an dernier, cette stratégie avait porté ses fruits : Amir a terminé 6e du concours, le meilleur classement de la France depuis 15 ans. Demain soir, forcément, on espère que ça fonctionnera pour Alma.