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La presse quotidienne revient ce jeudi sur l'épisode de pollution qui agite actuellement la France.

Ce matin en Une de vos journaux on étouffe :
20 Minutes : la fumée tue.
La Croix : pollution, qu’est-ce qu’on attend ?

Et pendant que tout le monde triche il y en a qui tendent l’oreille :
Le Monde : archives Snowden : révélations sur l’espionnage des passagers aériens.

Et puis il y en a qui s’impatientent :
Le Figaro : comment Fillon prépare sa campagne.
L’Opinion : privatisation : un magot à 50 milliards d’euros.
Et en face, l’Humanité : service public : alerte à l’abandon de La Poste.

Pollution

Le titre de Libération résume : pollution : tousse ensemble, tousse ensemble. Entre Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Ségolène Royal, on se renvoie la responsabilité. Et personne ne se bouscule pour venir expliquer aux Français les solutions qui pourraient les faire mieux respirer. Les éditorialistes quant à eux s’interrogent sur l’efficacité de la circulation alternée. Mais comme le rappelle Dominique Greiner dans La Croix, "la pédagogie et la coercition pour inciter les gens à changer de comportement en matière de déplacement sont vouées à l’échec si les alternatives qui leur sont proposées ne sont pas fiables". L’illustration est dans Le Parisien qui nous raconte la paralysie de la Gare du Nord, la vétusté du réseau, l’absence d’investissements. Un petit peu plus loin, une page nous raconte que la ville de Paris vient de fermer plusieurs squares pour stopper la prolifération des rats. Celui de la Tour Saint Jacques par exemple, parce que le spectacle offert aux touristes était édifiant. Même procédure dans le square Villemin, à deux pas de la gare du Nord. "Il est vrai, écrit Le Parisien, que partout, sous les buissons, des détritus jonchent le sol". Comme ça, le francilien bloqué par les pannes de RER a de quoi se distraire.

François Fillon

Le Monde nous explique comment le projet de François Fillon sur la sécurité sociale crée un malaise dans son propre camp. Mais l’article à lire ce matin est le portrait d’Henri de Castries  dans Le Figaro. L’ancien PDG d’Axa est cité comme un possible ministrable, lui l’énarque de la promotion Voltaire dont un ami explique qu’il peut étrangler en souriant. Administrateur de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, il préside depuis un an l’Institut Montaigne qui s’est imposé auprès de la droite et de la gauche libérale comme le principal inspirateur des réformes censées remettre la France dans le droit chemin. Il est aussi depuis 2011 le Président du Bilderberg "un club international d’essence atlantiste, objet de fantasmes complotistes, nous dit Le Figaro, mais formidable occasion de rencontres des plus grands dirigeants de la planète". Le Figaro ne rappelle pas la phrase de David Rockfeller, fondateur du Bilderberg, en 1999 dans Newsweek : "quelque chose doit remplacer les gouvernements et le pouvoir privé me semble l’identité adéquate pour le faire". Henri de Castries n’est ni conservateur ni réac, il exècre le repli. Rien ne l’excède plus que d’entendre "’était mieux avant". Il se considère libéral, patriote, européen, atlantiste. Bref, aux antipodes de ces conservateurs parfois souverainistes qui ont pu considérer la victoire de François Fillon comme une divine surprise.

Et à gauche ?

Il ne manquait plus que Vincent Peillon. Pour Libération il vient troubler le duel des rassembleurs, Montebourg et Valls. Ces deux-là sont en Une de l’Obs avec le titre Le duel. Tandis que Le Point préfère Valls et Macron, les affranchis. Sinon, la merveilleuse revue Schnock consacre un numéro complet à Michel Audiard. Une variation sur les Tontons Flingueurs, sur les cons (quand on mesurera la connerie, il sera maître-étalon), sur les caves qui se rebiffent. Et ce dialogue magistral : "le roi s’endort, on dessoude le dauphin. Jolies manières. Mais attention ! J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse". On croirait la primaire de la gauche.

 

Il y a aussi une perle dans Schnock : cet article sur l’amour de Michel Audiard pour le vélo. On y découvre la distinction subtile qu’il opère entre vélo et bicyclette. "Michel Audiard en knickers et chaussettes hautes s’arrête pour boire un blanc au comptoir d’un bistrot, explique l’écrivain Philippe Delerm, c’est du vélo. Un adolescent en jean descend de sa monture un bouquin à la main et prend une menthe à l’eau à la terrasse c’est de la bicyclette". Et Audiard de conclure : "les gens qui n’aiment pas le vélo nous ennuient, même quand ils n’en parlent pas". Mais visiblement, la mairie de Paris préfère nous mettre à la bicyclette. Et le peuple d’Audiard s’est fait virer.