5:00
  • Copié

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Place à David Abiker et à sa revue de presse ! Bonjour David !

Bonjour Nikos, bonjour à tous.

"Jour-J pour Edouard Philippe" titre Le Parisien-Aujourd’hui en France, écologie, impôts, retraites, ce qu’il veut faire. Pour Le Figaro, "renforcé, Edouard Philippe veut relancer les réformes" mais pour Les Echos, cet "acte 2 ressemble à un champ de mines tant les réformes à venir sont nombreuses et délicates à commencer par celle des retraites, de l’assurance chômage ou de la PMA".

Dans Les Echos, Cécile Cornudet décrit ce moment politique en évoquant la géographie sous-marine du pouvoir. Elle est stable à la surface, mais dans les profondeurs, les hommes et les femmes d’influence de la macronie vont et viennent comme de gros poissons plus ou moins écouté par le Président qui leur accorde plus ou moins de poids. "Qui aurait parié dit-elle il y a deux ans qu’Edouard Philippe resterait le chef incontestable de la majorité". Voilà pour les profondeurs et si vous remontez à la surface, vous trouvez des bouteilles en plastiques. "En finir avec le plastique" demande La Croix, "Plastique la cote d’alerte" qui alarme l’industrie s’inquiète Les Echos.

En 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans

Effectivement, selon un rapport de la fondation Ellen MacArthur explique La Croix. Ça veut dire qu’en allant à la pêche vous attraperez plus facilement une bouteille d’Evian ou de Badoit qu’un maquereau ! Si l’on en croit ces chiffres. En 2018 la production mondiale de plastique a atteint 359 millions de tonnes, une hausse de 3 %. A ce rythme-là, en 2050 l’humanité en aura produit 12 milliards de tonnes. Et cette invasion appelle une révolution du jetable. En finir avec l’usage unique, conserver, réparer, consigner, recycler et peut-être faire le pari du miscanthus. Le miscanthus c’est un roseau qui pourrait être la base de nos futurs emballages 100 % biossourcés, 100 % biodégradables.

En 2050, vous pêcherez plus facilement une bouteille d’Evian ou de Badoit qu’un maquereau ! 

Et le sujet n’inquiète pas que les écolos ou le premier ministre dont on s’attend à ce qu’il verdisse cet après-midi son discours de politique générale. A la Une des Echos ce sont les industriels qui sont inquiets face à la pression grandissante des ONG mais également des consommateurs. Les Macdo, L’Oréal, Danone, CocaCola tous accros aux emballages prennent des engagements, promettent de trier en attendant un projet loi antigaspillage sur l’économie circulaire attendu pour juillet. Et pourtant, tandis que Les Echos et La Croix font la une sur les folies de la société de consommation, L’Opinion publie des bonnes feuilles du WallStreet Journal et un dossier sur la reconnaissance faciale au service de ce même consommateur. 

"Ce que votre visage révèle de votre compte en banque"

Autrement dit, que révèle votre faciès du risque financier que vous représentez pour un banquier ou un assureur ? En clair avez-vous une tête de mauvais payeur ! Les Chinois sont évidemment en pointe sur cette technologie qui permet à Ping An la première compagnie d’assurance du pays de vérifier la sincérité de ses clients. Filtrer les futurs bénéficiaires d’un prêt à la consommation ou d’une police d’assurance, saisir avec une caméra vos petits expressions, ces micro-signaux qui vous trahissent et qui peuvent révéler votre indice de masse corporelle, savoir si vous êtes fumeur, connaitre vos émotions, interpréter un regard fuyant. On n’est plus du tout dans la société sécuritaire, on a basculé dans le détecteur de mensonge au service du business.

"A tous ceux qu’effraie la vue d’un sexe de femme et d’un ballon, on conseillera tout simplement d’oser d’autres gazons"

Et puisqu’on parle de délit de faciès on lira dans Le Monde l’interview du démographe Patrick Simon sur la question de la race. Oui la Race. Patrick Simon n’est pas un dangereux nazi, c’est un chercheur plutôt humaniste et pourtant que nous dit-il ? Pour lutter contre le racisme il ne faut pas gommer la race. Même si le mot est connoté, il a été remplacé par d’autres mot qui le sont tout autant nationalité, diversité, ethnicité, tous veulent éviter la couleur de peau ou l’origine et à force ne pas vouloir voir, eh bien ils charrient les mêmes relents racistes que le mot race. Une interview qui semble politiquement incorrect a priori mais qui est tout le contraire à lire dans Le Monde.

Foot et sexe féminin en Une de "Charlie Hebdo"

Une que je vous décris aussi froidement qu’une caméra chinoise mais sans avoir peur des mots. Le dessin signé Biche montre donc un sexe de femme qui rappellerait l’origine du monde de Courbet. Et c’est un ballon de foot qui fait office de clitoris survitaminé. "Coupe du monde de foot féminine, on va en bouffer pendant un mois" titre Charlie. Sur les réseaux sociaux c’est la colère féministe, l’indignation puritaine ou la franche rigolade comme si la caricature était aussi scandaleuse que le tableau de Courbet lorsqu’il fut exposé au public… il y a 124 ans. Alors à tous ceux qu’effraie la vue d’un sexe de femme et d’un ballon, on conseillera tout simplement d’oser d’autres gazons : Osez, osez la coupe du monde de football.