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La presse quotidienne revient évidemment ce jeudi sur l'attentat qui a eu lieu à Londres hier.

Ce matin en Une de vos journaux le même titre revient, comme pour souligner la capacité du terrorisme à nous atteindre jusque dans nos sanctuaires :
La Dépêche du Midi : Attaque au cœur de Londres.
Paris Normandie : Londres frappée au cœur.
Le Figaro : le terrorisme islamiste frappe au cœur de Londres.
L’Écho de la Haute Vienne : la démocratie visée.

Londres

On évoque Mossoul et Raqqa, ce matin, le recul de Daech et les actions de la coalition. Mais Le Figaro nous rappelle que l’attaque d’hier relève de ce qu’on appelle désormais le terrorisme low cost. Celui contre lequel les coalitions armées ne peuvent pas grand-chose. "drones et bombardiers ne seront plus d'aucune utilité, écrit Michel Klekowicki dans Le Républicain Lorrain : le travail de renseignement passera du niveau du satellite à celui de la loupe. Il faudra en effet déradicaliser au sens propre de terme : arracher, une par une, les racines de ce mal". "Depuis la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015, écrit Baptiste Laureau dans Paris Normandie, la France a subi huit attaques et séries d'attaques terroristes. Et, malheureusement, le bilan n'en restera pas là : d'autres vies humaines seront sacrifiées sur l'autel du sectarisme et de la cruauté. À un mois du premier tour de la Présidentielle, il serait temps que les prétendants à l'Élysée (peu importe leur place sur l'échiquier politique) fassent de la lutte contre le terrorisme la priorité n° 1".

Tueries de masse

La presse était encore penchée sur la fusillade de Grasse. Dans Le Monde, le philosophe Anselm Jappe signe une tribune intitulée : la mondialisation des tueries en milieu scolaire. Il s’interroge sur le lien entre ce phénomène qui jusqu’à présent épargnait à peu près la France et l’extension, dans les sociétés occidentales, d’une rationalisation de l’existence humaine soumise aux exigences d’efficacité et de performance. Le site Slate réfléchit également à l’extension, sous l’effet de la globalisation culturelle, du rapport très particulier que les États-Unis entretiennent avec la violence. "Cette sensation permanente d’une insuffisance de l’individu face aux attentes sociales, écrit Anselm Jappe, débouche souvent sur du ressentiment. Il peut prendre des formes collectives, devenir racisme ou fondamentalisme religieux. Mais il peut également prendre un chemin encore plus court".

École

La Croix consacre sa Une à une étude passionnante qui nous montre que derrière les échecs du système français se cachent d’immenses disparités géographiques. L’espérance d’obtenir le bac pour un élève de 6ème va de 80% dans l’académie de Rennes à 70% dans les Hauts de France et 54% en Guyane. Et quand on regarde les compétences en mathématiques, au début de la 6e, certaines académies comme Paris obtiennent de très bons résultats mais avec de fortes disparités selon le milieu économique des élèves alors que Rennes, plus homogène socialement, présente des bons scores qui ne sont pas corrélés à l’origine sociale. Les facteurs sont multiples : dans les Hauts de France, plus de la moitié des élèves de grande section de maternelle passe au moins une heure par jour devant les écrans. Un panorama de la diversité française qui suggère la nécessité de moyens diversifiés.

Quotient familial

C’est un débat d’experts, mais il est passionnant. L’Humanité confronte les points de vue d’économistes de gauche sur la suppression du quotient familial. "Un enfant de famille riche rapporte plus qu’un enfant de famille pauvre" estime l’économiste de la France insoumise, puisque le quotient familial fait baisser les impôts des riches. L’État aide les familles pauvres en les exemptant d’impôt sur le revenu répond Henri Sterdyniak des économistes atterrés. Mais il faut mieux tenir compte du coût d’un enfant. Derrière ce débat, la question de la politique familiale, mais aussi du rôle de l’État pour empêcher que la pauvreté ne se transmette en héritage.

Patrimoine

Le Parisien se penche sur le patrimoine des candidats et s’amuse des quelques petits détails, les statues précolombiennes de Jacques Cheminade, les appartements en Polynésie de François Asselineau. Jean Luc Mélenchon a précisé dans un texte que son appartement s’était valorisé de 37.000 euros "après des travaux d’un goût exquis qui doivent tout à sa vision du monde". Marine Le Pen pour sa part, a revu à la hausse l’estimation du domaine de Montretout, ce qui doit tout les interrogations du parquet national financier. Enfin on apprend qu’Emmanuel Macron a gagné 350.000 euros d’à valoir pour son livre Révolution.

 

Aujourd’hui en France nous raconte l’histoire de cette bretonne qui a vu arriver chez elle un inconnu. Il lui tend un portefeuille. Celui que lui avait dérobé une auto stoppeuse 21 ans auparavant. Dedans, ses papiers d’identité, quelques photos et un billet de 50 francs. Le bon Samaritain l’a retrouvé dans un placard de sa brasserie. La voleuse avait sans-douté été prise de remords, telle un candidat devant sa déclaration de patrimoine. La décence ordinaire, le sens de ce qui se fait et ne se fait pas, existe encore, et c’est plaisant.