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Jusqu'où peut aller Christiane Taubira ?

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

11 janvier 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

La presse quotidienne revient ce lundi sur le nouveau "couac" de Christiane Taubira concernant la déchéance de nationalité.


Ce matin en Une de vos journaux on est assez primaire.

Le Figaro : Primaire de la droite : Juppé creuse l’écart.
Et en Une de Libération : Un appel solennel signé par Thomas Piketty, Daniel Cohn Bendit, Michel Wievorka, Romain Goupil… : pour une primaire à gauche.

Mais il est un nom qui revient plusieurs fois ce matin comme une fausse note obsédante :
Le Parisien : le casse-tête Taubira.
Le Monde : jusqu’où peut aller Christiane Taubira ?
L’Opinion : Hollande-Taubira : le double jeu.

Mais nombre de journaux ont préféré poursuivre l’hommage de la Nation :
La Provence : l’émotion intacte.
Mais l’Echo de la Haute Vienne tempère cet unanimisme : c’était pas la foule.

 

Primaires

Il y a ce bel appel en Une de Libération, vibrant, lyrique, fait de défis extraordinaires, de demandes d’échanges et de contenus, d’opportunités de refonder notre démocratie. Le constat de départ, celui d’un système politique bloqué, semble à peu près évident. Mais il met en lumière plusieurs problèmes. Le premier, et c’est de bonne guerre, est soulevé par Thierry Solère, organisateur de la primaire à droite : "si le président sortant se présente, c’est qu’il considère qu’il a fait du bon boulot. Si sa majorité veut lui imposer une primaire, c’est qu’elle n’en est pas convaincue".
Mais le deuxième problème apparait aussi bien dans les analyses du Figaro sur la primaire à droite que dans l’éditorial de Laurent Joffrin dans Libération. "Avec la généralisation de l’exercice de la primaire et le développement d’élections à quatre tours, constate Jérôme Fourquet, patron de l’Ifop dans le Figaro, de plus en plus d’électeurs agissent en stratège". Traduction : comme dans le cas de François Hollande face à Martine Aubry en 2011, ils sont tentés de choisir le candidat le plus à même de battre l’adversaire. Une élection par défaut, surdéterminée par la présence très probable d’une Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Dans Libération, Laurent Joffrin espère, avec les signataires de l’appel, qu’une primaire à gauche aiderait à sortir d’un vote utile qui stérilise l’offre politique. Mais on comprend surtout que le principal objectif de la vie politique en général et de l’éditorialiste en particulier, est de battre le Front National et de rétablir un bipartisme rassurant. Les primaires sont-elles une solution à la sclérose du système politique ou bien en sont-elles la conséquence la plus directe ? On devine la réponse.

Taubira

Il est aujourd’hui une personnalité qui incarne les difficultés d’un parti socialiste en quête de cohérence. Visiblement, le cas Taubira laisse les éditorialistes perplexes. Jean-Marie Montali le résume dans Le Parisien : "si on veut suivre sa conscience et rester droit dans ses bottes en respectant ses convictions, autant changer de métier".
Le Parisien rappelle bien sûr que le plus gênant, ce sont les déclarations de Manuel Valls, François Hollande ou Ségolène Royal qui qualifiaient la proposition faite en 2010 par Nicolas Sarkozy de nauséabonde, dangereuse.
"Par un paradoxe obscur, s’insurge Rémy Godeau dans l’Opinion, après avoir renvoyé Arnaud Montebourg pour clarifier son tournant social libéral, le chef de l’Etat arguera qu’il conserve Christiane Taubira en signe de rassemblement. Jusqu’à quand ? A 17 mois de la présidentielle, on ne licencie pas sans préavis une caution de gauche, réputée ingérable. En février, le projet de loi sera défendu, comble du ridicule, par une ministre potiche, ou, autre absurdité, par un garde des sceaux novice. D’ici là, que de dégâts causés".
 Le récit du diner organisé à l’Elysée pour le petit cercle des mitterrandiens historiques, dans le Figaro, avec ses octogénaires qui se demandent qui est Myriam el Khomri et une Christiane Taubira mise à l’honneur, chouchoutée, tandis que les convives, entre la brioche truffée et la volaille landaise disent tout le mal qu’ils pensent de la déchéance de nationalité, est assez édifiant.

Stérilisation des sols

C’est un article des Échos qui alerte sur un problème totalement négligé : la fertilité des sols part en poussière. Le journal rappelle que cette petite couche de 30 centimètres de terre à laquelle nous devons la vie et qui a mis des millions d’années à se former est attaquée par une érosion liée à de mauvaises pratiques agricoles, la pollution par les pesticides et l’urbanisation. Au cours des 100 dernières années, nous disent les Echos, un milliard d’hectares de terre fertile, l’équivalent de la surface des États-Unis, se sont littéralement volatilisés. La FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture s’en inquiète dans un rapport de 650 pages. Dans Le Monde, Nicolas Hulot revient sur son choix de quitter ses fonctions après la COP21. Même s’il ne regrette rien, il déplore que les puissances participantes n’aient absolument pas remis en cause le système économique qui engendre ces dérèglements et cette destruction. L’absence de réflexion sur la question des sols en est une autre preuve.

Stérilité

Il est une autre dimension de la stérilité qui devrait nous inquiéter. Elle nous concerne directement. Le magazine Néon donne la parole à des jeunes couples frappés d’infertilité. Ils racontent leur sentiment d’impuissance, de honte, les traitements épuisants, le couple qui vacille. "On me disait que je ne mangeais pas assez ou que Mathieu faisait trop de sport", se souvient Aude. Après les fêtes de famille à un moment donné nous pleurions systématiquement dans la voiture. Les causes sont environnementales, difficiles à établir, perturbateurs endocriniens, pesticides. Mais là non plus, ça ne vaut pas une COP 21.

 

Il est un peu partout ce matin : El Chapo. Le petit. Baron de la drogue en cavale. Et on ne sait pas bien si c’est son arrestation ou sa rencontre avec Sean Penn qui lui vaut cette notoriété. Mais il faut lire l’article de Libération nous racontant la fameuse interview. Qu’y apprend-on ? écrit Michel Henri. Cette information essentielle : quand Penn a serré la main du baron de la dope, l’acteur a lâché un pet. Oui. Prout. Et comme le narco-mexicain est un homme bien élevé, il n’a pas relevé. On a parlé stérilisation de la vie politique, stérilisation des sols, stérilité des humains. Mais l’inanité, la stérilité ont atteint leur quintessence. Ça s’appelle la société du spectacle.

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