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En Une de vos journaux il y a ceux qui font peur et ceux qui voudraient faire peur.

Ce matin en Une de vos journaux il y a ceux qui font peur et ceux qui voudraient faire peur. Le Figaro : Mélenchon : le délirant projet du Chavez français. Même à Bruxelles, on tremble devant les scores des candidats souverainistes : L’Opinion : présidentielle : l’Europe retient son souffle. Mais en Une d’Aujourd’hui en France, c’est Emmanuel Macron qui gonfle les muscles : Moi, je suis un guerrier. Ils sont quatre à faire la course en tête et Libération résume : Une femme, trois hommes, six possibilités. En attendant, Les Echos détaillent une étude de l’OCDE : La France championne de la fiscalité sur les salaires.

Grande-Synthe

"A Grande-Synthe, s’attriste Michel Klékowicki dans Le Républicain Lorrain, une idée généreuse est partie en fumée. Le constat s’impose comme une rengaine : malgré la bonne volonté des associations, il incombe aux Etats de trouver une réponse." Certains s’inquiètent essentiellement des conséquences politiciennes. "Des migrants incendiant un camp généreusement financé par la communauté de communes, des associations humanitaires et l’Etat : Marine Le Pen ne pouvait rêver meilleur scénario" juge Hervé Favre dans La Voix du Nord. Mais "la polémique ne fera qu’effleurer les questions de fond, annonce Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace : comment faire face à la reconstitution de camps sauvages ? Comment entraver l’activité des passeurs qui pullulent ? Comment exercer un minimal devoir d’humanité ?" Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute Marne s’agace contre nos voisins britanniques qui "laissent les autorités françaises se débrouiller alors que leur économie et les conditions de droit d’asile constituent un véritable appel d’air." "Il ne suffit pas de claquer des doigts et de dire que tous les migrants qui n’obtiennent pas le droit d’asile doivent être renvoyés dans leur pays pour que la solution puisse être mise en œuvre instantanément" juge Laurent Bodin dans L’Alsace. Comme l’écrit Denis Daumin dans La Nouvelle République, "dissoudre les frontières n’a pas plus de sens que prétendre les rétablir. Un flux migratoire historique est enclenché, il faut y mettre de l’humanité sans doute mais de la rigueur, sans laquelle la justice est un mot jeté en l’air."

Présidentielle

Il y a Charlie Hebdo qui a interrogé les candidats sur la laïcité. Le Monde qui les a interrogés sur l’alcool, le tabac, la sécurité routière. Causeur qui les a interrogés sur la France, la nation. Mais pour comprendre ce qui travaille les peuples occidentaux, il y a deux textes à lire ce matin. Le premier sur le site Slate. Une analyse de notre mutation en société de services qui crée deux catégories de travailleurs : ceux du back office et ceux du front office. Les premiers travaillent dans l’ombre, livreurs, infirmières, agents de propreté, policiers, avec des horaires contraints. Les seconds peuvent prétendre avoir fait de leur passion un emploi et bénéficient d’une forme de valorisation sociale. Quand la logique du service s’impose partout, les fonctionnaires, postiers et même professeurs, perdent leur statut social. Ils ne sont plus que des prestataires. Ils font tenir la société mais sans aucune reconnaissance. A cette opposition se superpose celle entre ceux d’en haut et ceux d’en bas, analysée sur Figarovox par Chantal Mouffe, la philosophe belge qui inspire Podemos et Jean-Luc Mélenchon. "Si on accepte l'idée qu'il n'y a pas d'alternative à la globalisation néolibérale, on ne peut pas nourrir un discours qui s'adresse aux perdants de cette globalisation. Cela a créé un terrain très favorable pour le populisme de droite qui prétend redonner une voix au peuple. C'est ainsi qu'ils ont réussi à s'approprier toute une série de demandes fondamentalement démocratiques." Face à cela, elle plaide pour un populisme de gauche, patriotique et fondé sur l’idée de justice sociale.

Panier de la ménagère

Un autre article crucial : Aujourd’hui en France nous détaille les évolutions du panier de la ménagère depuis plusieurs années. Derrière la relative stabilité des prix sur le jambon, le lait UHT ou la viande, on s’aperçoit que si le prix global a augmenté pour le consommateur, le prix payé au producteur a baissé. Le plus flagrant : la brique de lait. Entre 2014 et 2016, moins 22,6% pour l’éleveur alors que le prix final a augmenté de 4%. Ceux qui se sont enrichis : les industriels et les distributeurs.

1,1 milliard

Ce chiffre donné par Libé, c’est la somme en euros versée par Shell et l’entreprise italienne Eni sur un compte de la Banque JPMorgan ouvert par le gouvernement nigérian au Royaume-Uni pour remercier ceux qui leur ont permis d’obtenir des droits d’exploitation pétroliers. On imagine les profits escomptés.

Libération nous apprend que les bookmakers britanniques adorent notre présidentielle. 250 000 livres de paris avec Emmanuel Macron en tête, à 8/11, devant Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Et le 5ème, à 100/1, c’est François Asselineau, largement devant Benoît Hamon, à 200/1. Pour le Brexit ou Trump, les bookmakers ont perdu des montagnes d’argent. Eux aussi, ils écoutent trop les sondages.