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La presse quotidienne revient ce vendredi sur le spectacle désolant qu'offre cette campagne présidentielle.

Ce matin en Une de vos journaux, ça devient compliqué.

D’ailleurs, 20 Minutes affiche un bulletin de vote. Dessus, ces quelques lettres qui reflètent l’état d’esprit d’un électeur sur deux : euuhhh…

De toute façon, plus personne n’y comprend rien :
Le Monde : Comment la présidentielle dynamite le PS.
Le Figaro : Législatives : ce scrutin qui fait peur à la gauche et à la droite.

Pendant ce temps, Libération poursuit son combat : photo de Donald Trump après sa remise en cause de plan Obama pour le climat : Crime contre la planète : faudra-t-il le juger ?

Somalie, Soudan.

C’est une photo dans le Monde, celle d’une enfant entre sa mère et sa tante. Leurs voiles aux couleurs vives devraient illuminer la page mais le visage de la petite est comme un masque de douleur. Afnan a deux ans. À son admission à l’hôpital de Borama, elle pesait 4,6kg. A l’hôpital de Borama, les couloirs sont étrangement silencieux, raconte Bruno Meyerfeld, mais c’est un calme trompeur : les bébés, souvent inconscients, ont perdu le tiers ou la moitié de leur poids en quelques semaines. Ils n’ont plus la force de pleurer. La sécheresse qui frappe le Somaliland, région autrefois verte au nord de la Somalie, tue le bétail et affame les hommes. Dans les pays voisins, Somalie, Soudan du Sud, Yémen, et même plus loin, au Nigéria, les conflits provoquent une famine d’une ampleur inégalée. Les humanitaires risquent leur vie et l’entraide ne suffit plus à absorber les millions de réfugiés.

Campagne présidentielle

Spectacle désolant, téléréalité… Les éditorialistes n’ont plus de mot pour dire leur consternation. Dans Le Républicain Lorrain, Michel Klekowicki ironise sur les messages de la CIA prétendant que les Russes tenteraient de déstabiliser le scrutin. "Il ne manquait plus aux génériques qu’une bonne vieille résurgence de la guerre froide. Hexagone, nid d’espions". Mais on ne voit pas bien pourquoi se donner du mal à déstabiliser un scrutin qui n’a déjà plus la moindre stabilité. L’Opinion s’interroge sur cette thèse du vote caché qui plait tant aux soutiens de François Fillon. Le vote Fillon serait devenu un vote honteux, les électeurs ne l’avoueraient pas aux sondeurs et François Fillon jouirait donc d’un électorat potentiel bien plus élevé que ce que montrent les sondages. Dans ce brouillard, Les Échos tentent de s’intéresser aux programmes et confrontent Henri de Castries, ancien PDG d’Axa, proche de François Fillon, et Jean Pisani-Ferri, responsable du projet d’Emmanuel Macron. Une discussion bien élevée dans laquelle Les Échos perçoivent de profondes divergences, sur la taxe d’habitation, sur les 35 heures. Mais la vision du monde semble extrêmement proche : Il faut sauver l’Europe, et pour cela, la France doit faire les réformes qui lui sont demandées. C’est sur l’ampleur et la rapidité des dites réformes que se joue la confrontation. Finalement, l’opposition principale apparaît sur les questions de société. Dans Le Point, qui se feint de se demander en Une si Emmanuel Macron est si fort que cela, Frantz Olivier Giesbert raconte sa discussion littéraire avec le candidat. La question surgit : comment un homme qui révère Giono, son panthéisme provençal et sa mythologie des oliviers et des collines, peut-il politiquement communier dans le culte progressiste que Giono moquait avec tant d’ironie ? Mais c’est une question qui dépasse le scrutin présidentiel.

Un droit de la nature ?

Le Monde ouvre le débat alors que la Nouvelle-Zélande et l’Inde viennent d’accorder une personnalité juridique à des fleuves, répertoriant leurs droits et leurs devoirs. La reconnaissance de l’intelligence animale et la préservation de la planète doivent-elles passer par l’abolition spécifique de la justice de l’Homme ? Ou bien faut-il avant tout responsabiliser les hommes, alors que les instances internationales et européennes privilégient généralement la liberté économique sur la protection de l’environnement.

Pâté en croûte

C’est aussi dans Le Monde qu’on trouve un magnifique éloge du pâté en croûte, chef d’œuvre de la tradition culinaire française, subtile assemblage de viandes de cochon, pigeon, veau, canard, lapin, foie gras, boudin, arrosé d’une larme de cognac. Un jeune couple a même décidé d’y consacrer une boutique après avoir remporté le championnat du monde de pâté-croûte. Et si vous ne savez pas avec quoi l’accompagner, le numéro 2 de 12°5 est sorti. On y découvre aussi l’histoire d’Armand Fallières, le plus populaire des présidents de la République, qui occupa l’Élysée de 1906 à 1913. Il refusa un second mandat pour se consacrer à sa parcelle de vignes dans le Lot-et-Garonne. La place n’est pas mauvaise, disait-il à propos de l’Élysée, mais il n’y a pas d’avancement.

 

VSD, qui est cruel, nous propose quelques citations de nos politiques qui prouvent qu’en effet, le niveau baisse. Nicolas Sarkozy : "Je veux qu’à l’école on apprenne les enfants à parler". Anne Hidalgo : "Nous créerons une maraude spécifique pour orienter les personnes migrantes en situation de rue". Hervé Morin : "au Centre, on n’est pas chargé d’être la roue de secours du Titanic". François Hollande : "je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent". Lire Giono, c’est un début. Mais au moment des décisions politiques, choisit-on Giono ou le bilan comptable des multinationales ?