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Chaque jour, Marion Lagardère scrute la presse papier et décrypte l'actualité.

Et cet avertissement en Une du magazine Challenges, "le capitalisme est en péril".

"Focus sur les dérives du système avec le livre de Patrick Artus, économiste à la banque Natixis".
"Et si les salariés se révoltaient ?", "il y a alerte rouge", martèle Vincent Beaufils dans son édito. Cette thèse doit faire réfléchir tous ceux qui, comme nous à Challenges, sont attachés au système capitaliste". 
Et de faire mine découvrir "le creusement des inégalités, désormais bien documenté, dit-il, la déformation du partage des profits entre actionnaires et salariés: il n’en faudrait pas plus pour fomenter une bonne révolution", écrit Vincent Beaufils.

Suis un dossier éloquent, mais qui témoigne finalement de ce que beaucoup de Français savent et vivent déjà au quotidien.
"La précarisation des emplois de service qui augmente, l’immobilier de plus en plus cher, qui pousse les jeunes, dit le magazine, à s’endetter longtemps et à mobiliser une part plus importante de leur budget".
Effectivement, à 9.000 euros le mètre carré à Paris, y’a pas beaucoup de jeunes, ni de vieux d’ailleurs, qui peuvent s’endetter.
Et puis en parallèle, "la rémunération du capital affiche une forme insolente, c’est toujours Challenges qui le dit, via les dividendes et rachats d’action, résultat : c’est toujours plus pour les actionnaires".

Trêve de pseudo-flagellation, on l’a compris, le dossier de Challenges n’est pas un plaidoyer communiste. Il dit simplement que le capital est "en péril" parce qu’il se porte très bien et qu’éventuellement, ceux à qui ont vendu un ruissellement qui n’arrive pas pourraient s’en rendre compte.

Et puis, en péril également : la cote de popularité d’Emmanuel Macron.

Oui, l’alerte vient du quotidien les Échos : "Macron décroche auprès des classes populaires".
"D’après un sondage Elabe, le président gagne six points auprès des cadres, à 65%, mais en perd sept chez les classes populaires, dégringolant à 27% de confiance. Un écart entre catégories sociales qui ne cesse de grandir au fil des mois", notent les Échos.
Pourquoi ? "Parce que les réformes, répondent les sondés, profitent aux plus favorisés".

De quoi faire dire au Parisien qui a suivi le président hier à Rouen que "L’État de grâce, c’est terminé".
"Dans la foule des mécontents, écrit le journal, c’est la diversité qui retient l’attention : personnels soignants, cheminots, étudiants, éboueurs, salariés de Carrefour, ou encore retraités en colère.
Un proche du président s’inquiète : "on a peut-être trop parlé aux cheminots et pas assez parlé aux français, dit-il, il faut entendre quand ça gueule".

Où l’on retrouve toujours les mêmes arguments, si "ça gueule", ça n’est pas pour des raisons valables, c’est parce que le français "n’a pas bien compris".

Au milieu de tout ça, on en aurait presque oublié le plan "autisme" qui était l’objet du déplacement présidentiel hier.

Oui, en Une de Ouest-France, La Croix et Libération.
Libération qui, une fois n’est pas coutume, salue les annonces d’Emmanuel Macron : "un plan ambitieux avec une logique forte : l’inclusion dans la société".
Et il est grand temps. "Depuis des années, rappelle Eric Favreau, les autorités sanitaires sont hypocrites : elles mettent en avant le souhait d’un dépistage précoce de l’autisme, mais dans les faits, le délai d’attente moyen pour accéder à un diagnostic est de 446 jours".
Une durée insupportable que le nouveau plan promet enfin de raccourcir.

Autre mesure, demandées depuis des années par les associations : la scolarisation dans des écoles normales de tous les enfants diagnostiqués, la formation d’équipes médico-sociales en école primaires, et pour les adultes, plus de logements adaptés.
"Les annonces sont là, les objectifs aussi, l’argent également, mais ce n’est que dans cinq ans, conclu Libération, que l’on saura si ce plan marque vraiment une rupture".

Et ce matin, dans vos journaux, les bonnes nouvelles viennent du domaine de la santé.

Par exemple en Une d’Aujourd’hui-en-France : "Parkinson : un nouvel espoir pour les malades, un vaccin révolutionnaire est testé", nous dit le journal.
"La méthode c’est l’immunothérapie, explique le professeur Philippe Damier, neurologue à l’hôpital de Nantes, ça consiste à renforcer le système immunitaire du patient, ralentir le processus dégénératif, voire le stopper si l’on agit dès le début de la maladie".
Autrement dit, un espoir immense pour les 200.000 personnes souffrant de Parkinson  en France.

Autre note d’espoir, cette fois dans VSD, enquête sur « les bactériophages, ces virus mangeurs de bactéries que l’on injecte directement dans l’os ou l’articulation infectée.
Une méthode avec laquelle le professeur Ferry soigne déjà plusieurs patients à l’hôpital de la Croix Rousse à Lyon, comme René, 79 ans, cloué dans un fauteuil à cause d’un staphylocoque doré, "il a pu remarcher miraculeusement, écrit le magazine, après avoir reçu une injection de bactériophages". 
Le détail peu ragoutant de l’affaire, c’est que ces bactériophages, le laboratoire va les chercher dans les égouts.
Et pour cause : c’est dans les eaux usées qu’on trouve le plus bactéries et donc le plus de mangeurs de bactéries. CQFD.
C’est le principe du vaccin, c’est efficace et c’est à lire donc dans VSD.

Enfin, à deux jours du Marathon de Paris, il y a péril sur l’esprit du running. C’est la Croix qui alerte.

"Il est loin le temps où quelques joyeux drilles chevelus, le plus souvent acquis aux thèses libertaires, se mesuraient sur des courses plus ou moins bien organisées, chaussés de basket fatiguées et vêtue d’un t-shirt vierge de toute marques. Pourtant, écrit Jean-François Fournel, ce sont eux qui ont planté au début des années 70 la graine de la course dans nos rues".
Courir est un sport gratuit qui finit par couter cher.
"Notre sport s’est embourgeoisé, constate Jean-Claude Moulin, coureur de 67 ans. C’est devenue une activité de masse, dit-il, les sponsors, les financiers, les équipementiers se sont engouffrés dans la brèche et ont fait de ce sport une bonne affaire".
Un très bonne affaire, un "marché qui approche le milliard d’euros, écrit La Croix : entre les montres connectées, les collants haut de gamme, les chaussures de marques, les dossards à 100 euros, sans compter les compléments alimentaires et les pommades anti-bobos, les économistes spécialisés dans le sport chiffrent à 600 euros la dépense annuelle en équipement de chaque marathoniens.

"La course est devenue un sport de riche, lance Pascal Sylvestre, éditeur du site runners.fr, il y a trop d’argent en jeu, mais bon, à la fin, conclu-t-il, quelle que soit la somme qu’on met dedans, les 42 kilomètres sont toujours aussi durs".