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SAISON 2013 - 2014

Parler à son enfant dans sa langue natale alors qu’on est parents de nationalités différentes ne lui porterait pas préjudice.

Yolaine : Contrairement à ce que l’on a cru pendant longtemps, le bilinguisme inculqué très tôt serait au contraire un stimulant pour le cerveau des enfants ; Selon les neuro-psychologues ce double apprentissage aiderait les enfants à développer leur souplesse mentale. Le Figaro nous donne l’exemple de Laura 11 ans qui parle avec la même aisance l’italien de sa maman et le français de son papa… Jusqu’à l’âge de 2 ans, il lui arrivait bien sûr de mélanger les mots de vocabulaire et la syntaxe mais c’est aujourd’hui une petite fille qui passe rapidement et aisément d’une langue à l’autre.

Thomas: Il faudrait donc encourager cette pratique?

Yolaine: Il ne faudrait pas partir dans l’’excès inverse et en exagérer aujourd’hui les vertus comme on a hier brandi la menace d’un handicap majeur pour l’enfant : on disait qu’il ne saurait parler aucune des langues correctement, inverserait les mots de vocabulaire etc… Cependant, la psychologue Ellen Bialystok de l’université de York au Canada persiste et signe : « les bénéfices du bilinguisme augmentent avec la durée et plus on pratique, mieux c’est ! ». Et ce à n’importe quel âge !

Thomas: Vous parliez de souplesse mentale…

Yolaine: «Le fait d’être bilingue aide pour passer rapidement d’une information à une autre, pour changer son centre d’attention » précise une chercheuse à l’université Paris-Descartes. Une capacité qui pourrait expliquer cette plus grande souplesse mentale des enfants bilingues qui semble rejaillir sur le cerveau tout entier. Le bilinguisme retarderait même l’apparition de la maladie d’Alzheimer de plus de 5 ans en moyenne, d’après le professeur Bialystok… Prêts pour des cours de chinois en accéléré, Thomas ? wo xiang xue zhong wen. (phonétique :Ouo xian cieu chon wen. Je veux apprendre le chinois)