Grégory Schneider : Benzema, "une décision très étonnante"

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SAISON 2015 - 2016

Grégory Schneider, chef du service des sports à "Libération", s'est étonné sur Europe 1 de la décision de la FFF de ne pas sélectionner Karim Benzema pour l'Euro 2016.

La Fédération française de football a annoncé mercredi que Karim Benzema ne pourra pas participer à l'Euro 2016. Cette décision met fin à un interminable feuilleton qui aura duré plusieurs mois. La FFF avait décrété le joueur "non-sélectionnable" suite à sa mise en examen en novembre dans l'affaire du chantage présumé à la sex-tape visant son équipier en Bleu Mathieu Valbuena. Le contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer le milieu lyonnais avait néanmoins été levé le mois dernier, poussant la Fédération à une nouvelle réflexion et à une nouvelle décision : Karim Benzema ne sera donc pas à l'Euro 2016. 

Le Graët "avait tout fait pour rendre son retour possible". "Ce qui est sûr, c’est que cette décision est très étonnante, compte tenu du contexte et surtout du son de cloche fédéral que l’on avait", explique Grégory Schneider, chef du service des sports à Libération. "Cela fait quand même deux mois, voire plus, que Noël Le Graët (le président de la FFF) milite sur deux fronts. D'abord sur un front externe pour essayer de faire accepter au public le retour de Benzema. Il l’a notamment un peu 'communautarisé' en disant ‘on ne va pas faire un exemple, cela pourrait être mal interprété’. Parallèlement, il a mené un combat en interne avec son comité directeur, qui était contre le fait de garder Benzema. Et Le Graët avait réussi à les convaincre. Donc il avait finalement tout fait de manière à rendre le retour de Karim Benzema en équipe de France possible."

"Deschamps a consulté les joueurs". "Il restait un barrage assez surprenant : Didier Deschamps", estime Grégory Schneider. "Benzema, c’est son meilleur joueur, donc on s’est dit, normalement, c’est ficelle. Mais Deschamps, avant de prendre des décisions, a consulté les joueurs. Il a utilisé le dernier rassemblement pour ça. Les joueurs n’ont pas tendu la main à Benzema pour le sortir du seau", observe-t-il sur Europe 1.

Les propos de Valls et Kanner n'ont "pas joué". A la mi-mars, le Premier ministre Manuel Valls et le ministre des Sports Patrick Kanner ont répété que selon eux, les conditions n’étaient "pas réunies" pour un retour de Karim Benzema en équipe de France. "Cela n’a pas joué", estime Grégory Schneider. "François Hollande avait conforté la légitimité de Noël Le Graët", insiste-t-il.

"De très très loin le meilleur attaquant français". "C’est une perte sportive considérable. C’est de très très loin le meilleur attaquant français. Cela fait six ans et demi qu’il est au Real Madrid. Ça vous pose un joueur. Mais comme c’est Deschamps qui a pris la décision, on ne peut que se dire qu’il a évalué cette perte sportive et qu’il l’a comparé à une autre perte, peut-être en termes de cohésion, d’ambiance", avance-t-il.

Sur l'OM. Grégory Schneider a enfin réagi à la mise en vente de l'OM. Mercredi, Margarita Louis-Dreyfus, propriétaire du club, a annoncé via un communiqué sa décision de le céder à un futur investisseur. "Tout le monde sait depuis belle lurette que Margarita Louis-Dreyfus ne veut plus du club", a-t-il estimé. "Elle fait ça avant la fin de saison pour qu’on puisse se retourner et qu’un nouvel investisseur puisse éventuellement repartir sur des bases qu’il aura choisi l’année prochaine."