Tessa Worley : "Mon genou va plutôt pas mal !"

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"Je suis en première phase de rééducation, donc c'est vraiment un moment où on avance pas-à-pas, c'est assez lent, il faut de la patience mais tout va bien pour le moment !", nous raconte Tessa Worley.

Tessa Worley, skieuse française. Blessée, elle est forfait pour les JO d’hiver de Sotchi

Ses principales déclarations :

 

Vous êtes à Hauteville, dans l'Ain. Un mois après cette chute, vous avez été opérée le 2 janvier. Comment va ce genou ?

"Il va plutôt pas mal ! Je suis assez contente de l'évolution. L'opération s'est très bien passé ; j'ai eu le temps depuis la chute de préparer mon corps et mon esprit à cette opération. Je suis en première phase de rééducation, donc c'est vraiment un moment où on avance pas-à-pas, c'est assez lent, il faut de la patience mais tout va bien pour le moment !"

"Je fais de la kiné toute la journée, c'est assez répétitif, un travail laborieux mais c'est un endroit où on est au calme, on peut travailler sérieusement, et ça me plait beaucoup."

Il y a du sourire dans votre voix... Le moral est là. On se souvient de vos larmes…

"Le moral est là, tout à fait ! Sur le moment, la chute, ce n'est jamais facile à avaler, c'est une grosse déception, c'est sûr, c'est normal de vivre ce genre d'émotion. Mais le nouvel objectif a été refixé assez rapidement : se remettre sur pied, retrouver la santé, je suis très motivée pour ça ! J'ai une saison blanche cette année, c'est sûr, mais j'ai beaucoup d'envie pour revenir sur pied. Je relativise : ça aurait pu être bien plus grave, certains n'ont pas ma chance."

 

A quoi avez-vous pensé sur le moment de cette chute ?

"Je n'en ai voulu à personne, ni moi, ni personne d'autre. Simplement, oui, j'ai tout de suite senti qu'il s'est passé quelque chose de pas normal dans mon genou. Je n'avais jamais connu cette blessure ; on m'avait dit que parfois on pouvait entendre un petit "clac" comme un élastique qui cassait. Je n'ai pas senti ça mais une torsion pas tout à fait normale. En testant un peu, j'ai tout de suite compris que c'était ça : forcément, on réfléchit immédiatement aux échéances de la saison... Les Jeux Olympiques, tout ce programme s'effondre en quelques secondes. Ça fait mal mais on se fixe un nouveau programme, on se réadapte. C'est une qualité qu'il faut avoir dans le sport, je crois."

 

Qu'allez-vous faire pendant les Jeux ?

 

"Ça va forcément être un peu douloureux de regarder les compétitions mais je suis spectatrice et j'ai hâte que ça commence ! Ce sont deux semaines magnifiques. Je serai à fond derrière les Français qui y seront !"

En demande-t-on trop aux athlètes en compétition ?

"En tout cas, les athlètes en demandent beaucoup à leur corps. Il y a de nombreuses attentes, surtout l'année des Jeux : on a envie de ramener des médailles, les gens en ont envie. On ne peut pas prévoir ce genre de blessure. Si on se protégeait trop, on n'irait pas aussi vite sur les skis ! Ça n'aurait pas le même résultat. Il ne faut pas avoir peur de la blessure."

Climat particulier à Sotchi : Poutine, les attentats... Vous en parlez avec vos camarades de l'équipe de France ?

"Très peu. Tout le monde est très concentré sur sa propre saison. Les Jeux se rapprochent mais, pour moi, c'est un grand rendez-vous sportif, tous les quatre ans, une belle manifestation sportive, j'espère qu'elle va rester belle ! Qu'il n'y aura pas tous ces problèmes politiques et autres qui risquent de gâcher la fête."

Quand retrouverez-vous vos skis ?

 

"J'espère les rechausser au mois de juin, fin juin, début juillet ! Ça tombe au début de la préparation d'une nouvelle saison : j'espère ne pas perdre trop de temps par rapport à la saison prochaine, mais je ne crois pas, donc c'est positif."

 

Donc la prochaine médaille pour vous, c'est la saison prochaine...

 

"Oui, c'est un objectif que je me fixe ! Un rêve, pour le moment. Je vais travailler très très dur pendant les prochains mois pour arriver à l'atteindre, ça c'est certain."

L'accident de Schumacher nous rappelle que la montagne est dangereuse...

"Tout à fait. On a énormément parlé de cet accident car Schumacher est une personne très connue, mais ce genre d'accident arrive beaucoup trop souvent. C'est un milieu dangereux : il faut respecter la montagne et prendre un maximum de précaution. C'est beau d'être en accord avec tout ça, mais..."

Vous avez commencé à skier à deux ans, vous avez toujours eu un casque sur la tête ?

"Oui, d'après mes souvenirs. Et quand on fait de la compétition, c'est impensable de faire sans."