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Le mari de Françoise Larribe est détenu par AQMI depuis 3 ans. Elle appelle à "mettre tous les moyens en œuvre pour libérer les otages".

Françoise Larribe, ex-otage et épouse de Daniel Larribe, toujours retenu avec 3 autres otages par Aqmi

Ses principales déclarations :

"Les dernières nouvelles remontent à fin juillet, nous avons eu connaissance d'une preuve de vie. Un document écrit relativement succinct qui nous permettait de comprendre qu'ils étaient toujours en vie, on reconnaissait leur écriture. Nous n'avons aucune idée de leurs conditions de détention. On ne sait pas où ils sont retenus, je ne peux pas répondre, hélas."

Vous avez essayé de lui faire parvenir de message ?

"J'aurais bien essayé ! Mais bon... On ne sait pas si des messages ont pu leur parvenir."

François Hollande s'est exprimé hier... Vous avez vraiment le sentiment que l'Etat fait tout pour les sortir de là ?

"On nous dit que l'Etat fait effectivement tout pour qu'ils soient de retour le plus rapidement possible. Ce que l'on voit : il y a cette preuve de vie, mais ce n'est pas une fin en soi. Ca doit être le début d'une démarche volontaire pour leur retour !"

Votre fille s'est exprimé cet été, disant que le gouvernement devait prendre ses responsabilités...

"Dans la bouche de Marion, c'était : l'Etat doit faire tout ce qui est possible pour leur retour. Nous avons tous le même discours, les quatre familles. On se dit qu'il n'est pas pensable qu'ils ne reviennent pas. Tous les moyens, je dis bien tous les moyens, doivent être mis en œuvre..."

Vous avez l'impression que le gouvernement se bouge ?

"On nous dit que tout est fait, on demande à le croire. Mais depuis tellement longtemps... On arrive parfois à douter de l'efficacité des négociations engagées."

Un ami de Pierre Legrand témoigne dans Presse Océan : il évoque des occasions de libération ratées, déplorant que les familles disparaissent de la scène médiatique, aucune info pour aider à tenir et espérer. Vous partagez ce point de vue ?

"Pas vraiment. Si l'on n'a plus l'espérance de les voir devenir, que fait-on ? Que devient-on ? Même par rapport à eux, est-il pensable de baisser les bras ? Non, au contraire. On essaie de se battre, de montrer que nous sommes mobilisés, qu'il est impensable qu'ils soient laissés sur le bord du chemin, que l'Etat puisse ne pas les ramener le plus rapidement..."

Cette nuit à 3 heures, un cortège a défilé dans Paris...

"C'était une marche très emblématique, elle a démarré devant le siège de Vinci, est passé devant Areva... Des étapes-clés. Pour rappeler tout simplement à l'opinion publique et au plus haut sommet de l'Etat que nos proches sont toujours détenus. Et pour nous les familles, une façon très symbolique d'être avec eux. Nous avons remis des lettres à chaque étape : des questions. On demande où en est tout ce qui nous a été dit..."

Pensez-vous qu'il faut les exfiltrer ?

"Je pense qu'il est impensable d'aller les chercher par la force. On a vu ce que ça a donné en d'autres lieux, d'autres temps. Je dis qu'il faut négocier. S'il y a une volonté de les sortir, c'est possible. Peu importe les moyens, ça ne me regarde pas. Ce qui me regarde : quatre hommes, dont mon mari, sont toujours prisonniers. C'est impensable !"

Que diriez-vous aux otages ?

"Qu'on se bat pour eux, qu'ils tiennent bon, ils vont revenir."

Aux ravisseurs ?

"Libérez-les".

A François Hollande ?

"Faites en sorte qu'ils soient libérés, qu'ils retrouvent la liberté, qu'ils ne soient pas les laissés pour compte de la France."

A quoi ressemble votre quotidien ?

"Essentiellement porté par cette absence, qui est à la fois moteur car je ne peux pas croiser les bras, et très difficile à vivre au quotidien. Mais il faut avancer."