Alain Prost (Lejaby) : "C'est la reconquête nous intéresse aujourd'hui, la reconstruction, l'investissement du futur"

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Le PDG de la Maison Lejaby se montre optimiste sur l'avenir de la marque française de lingeries.

Ce matin à 7h45, Europe 1 recevait Alain Prost, président de la Maison Lejaby.

Ses principales déclarations :

"Nous avons fait un gros travail depuis 2 ans : la Maison Lejaby est en bonne marche, nous avons encore du travail à faire, des parts de marché à reconquérir en particulier à l'étranger, mais le plus dur est fait, c'est très positif. La survie, la reprise, c'est derrière nous : c'est la reconquête nous intéresse aujourd'hui, la reconstruction, l'investissement du futur."

"Peut-on être compétitifs dans le textile en France ? Ça dépend du projet qu'on a : le mien était basé sur le savoir-faire de cette maison, qui est une petite partie du patrimoine français. Il ne pouvait pas, ne devait pas disparaître. Il y a une place pour Lejaby en France si on décide de sortir par la haut, de créer une ligne avec un produit à forte valeur ajoutée que les consommatrices vont comprendre et comparer avec ce qui se fait de mieux sur le marché international."

Vous ne faites pas que du made in France... Vous produisez une grande partie de votre marchandise en Tunisie...

"Une grosse partie de notre collection, oui. Mais la production, c'est 2 mois sur les 18 mois nécessaires à la confection d'une collection. Nos équipes travaillent pendant 16 mois, 70 personnes, et nous faisons travailler 45% de fournisseurs français. La collection couture est faite en France à 100%, les autres collections en Tunisie mais à 65% elles sont, en terme de valeur ajoutée, faites en France."

Arnaud Montebourg avait dénoncé ces "patrons voyous" qui reprennent des entreprises pour avoir les marques et vont produire ailleurs...

"Nous n'avons rien changé à l'organisation précédente en terme de production. Cette usine en Tunisie existe depuis 20 ans, avec 700 personnes. Où vendons-nous aujourd'hui ? Nous faisons 65% de notre chiffre à l'international, deux ans après la potentielle disparition de la société c'est exceptionnel. Premiers marchés : la Russie et l'Angleterre."

 

"Nous n'avons pas attendu pour réembaucher : nous avons embauché 30% de nouveaux collaborateurs depuis 2 ans, soit 50 personnes, en particulier des jeunes. La moitié de ces nouveaux collaborateurs ont moins de 30 ans. Il nous a fallu assurer la transmission de notre savoir-faire, essentiel car nous sommes une société de savoir-faire : la moyenne d'âge des équipes, c'était 54 ans. C'était stratégique d'avoir des jeunes qui s'intéressent à ce métier et qui s'y investissent pour l'avenir."

A propos des "Atelières" : elles ont des difficultés financières, vous allez les aider ?

"Nous les avons lancées en leur donnant leurs premières commandes, en leur vendant des machines pour une bouchée de pain. Elles travaillent pour nous encore aujourd'hui, c'est un atelier qui travaille en particulier sur la collection couture. Beaucoup de mes équipes vont quotidiennement chez elles pour les aider à faire nos produits."

Hollande a dit hier que sa priorité était l'emploi par le soutien aux entreprises. Patron de PME, on vous aide assez en France ?

"Le soutien, je le trouve compliqué et peu clair. J'aimerais que, quand on a des jeunes en apprentissage, ce soit plus simple et qu'on soit favorisé et, quand on recrute des jeunes, qu'on soit aidé pendant quelques années. Je crois au savoir-faire français, je crois qu'il a un bel avenir."