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SAISON 2013 - 2014, modifié à

La candidate PS à la mairie de Paris persiste et signe sur la réforme des rythmes scolaires. Si elle ne "nie pas les difficultés" de mise en place, il faut selon elle s'y "engager résolument".

Anne Hidalgo, 1ère adjointe au maire de Paris, candidate PS à la Mairie de Paris (municipales 2014)

Ses principales déclarations :

 

L'Europe que vous aimez est-elle celle qui ramasse les corps au large de Lampedusa ?

"Non. C'est vrai que c'est une réalité que je connais. Je suis née à côté de Gibraltar, autre porte d'entrée de clandestins avec des naufrages comme celui-ci. C'est un problème européen et je pense que l'Europe doit à la fois être consciente du fait qu'elle attire et accueillir avec plus d'humanité qu'elle ne le fait."

 

Accueillir, y compris en France ?

"Y compris en France, de façon raisonnable bien sûr et responsable, mais on a un problème de nature européen, il faut le traiter à ce niveau-là, ce que disent les italiens et les habitants de Lampedusa..."

Vous avez dit le 12 septembre être "satisfaite" de la rentrée 2013, puis 15% d'ateliers avec difficultés dites-vous aujourd'hui... Quand on entend les parents se plaindre, ne pensez-vous pas avoir parlé un peu vite ? Réforme un peu précipitée ?

"Cette réforme est très importante, je suis convaincue depuis longtemps qu'elle permettra aux enfants de mieux vivre leur scolarité. (...) Elle est indispensable, je pense que ça tout le monde s'accordait à le dire. Précipitation ? Non ! On a travaillé pendant plusieurs mois. C'est normal, une réforme de cette ampleur, elle concerne à Paris 137.000 petits parisiens, 111.000 sont dans les ateliers... Qu'il y ait des difficultés, qu'il faille les résoudre, c'est quelque chose d'assez logique..."

Le SnuiPP FSU pointe la fatigue des enfants, des problèmes de ménage, de gestion des classes...

"On les avait beaucoup rencontrés pendant la mise en œuvre de la réforme. Je pense que c'est un peu exagéré. Il y a des sujets... C'est vrai qu'à Paris sur les 15% de cas qui ont posé problème, ça veut dire que 85% n'ont pas posé problème et où ça se passe très très bien... Il faut résoudre ces 15%, je prends ça très au sérieux. Dans les 15% : des problèmes d'organisation du ménage dans les écoles. C'est en train d'être réglé ou est réglé dans la plupart des écoles."

Les animateurs : on ne sait pas qui ils sont, quelle qualification, quand ils viennent...

"Il y a un problème d'information, c'est clair. Un déficit d'information des familles. Nous avons décidé de mettre en place un carnet de liaison, ça existe pour les activités scolaires, nous allons le faire pour les activités périscolaires, pour informer les parents. Je suis même favorable pour que des représentants de parents, des parents, assistent à un certain nombre d'ateliers pour voir ce qui s'y fait. Mais je ne veux pas qu'on tombe dans la caricature ! Cette réforme est indispensable."

Les parents, ce n'est pas la caricature...

"Les parents ne sont pas dans la caricature mais je vous le dis, ça a été préparé, il y a des choses à régler, on les règle, on prend ça très au sérieux. Il faut s'engager dans cette réforme résolument. Les enfants vont mieux apprendre, et elle rétablit une forme d'égalité républicaine..."

21 écoles en grève à Aubervilliers...

"Je ne nie pas les difficultés qu'il y a à mettre en place une réforme de cette nature. Une pause, aller moins vite? Non non ! Il faut continuer, résoudre les problèmes au fur et à mesure, avec objectivité, c'est l'intérêt de nos enfants. Il ne s'agit pas de nier ces difficultés : mais quand il y a 15% de difficultés, ça veut dire que 85% marchent plutôt bien. Faire en sorte que l'information passe mieux, faire en sorte aussi que les enseignants sachent qu'ils sont les piliers de l'école ! Pourquoi ai-je dit que j'étais satisfaite de cette rentrée ? C'est la première fois qu'on a tous les enseignants à leurs postes, qu'on a à Paris des auxiliaires de vie scolaire pour les enfants en situation de handicap ! Et on va dire que l'école n'est pas prioritaire ? Elle l'est, et les enseignants sont au cœur du dispositif. Mais il se passe aussi quelque chose après les cours..."

Un des vos collaborateurs cité dans Le Point : "On ne peut pas rêver pire, on s'en prend plein la figure, les impôts, les rythmes scolaires, Hollande aurait voulu nous faire perdre il ne s'y serait pas pris autrement..."

"Je ne sais pas de quel collaborateur il s'agit, on ne s'exprime pas comme ça. Je pense que Le Point a des sources qu'il pourrait vérifier. Il se trouve que la situation nationale est compliquée, bien sûr !"

Elle peut vous faire perdre Paris ?

"La situation nationale est compliquée, elle aura un effet sur les élections municipales... Mais je sais aussi que l'élection municipale parisienne, c'est d'abord le destin de Paris qui est posé et la vie quotidienne des parisiens ! Ils le savent, ils ont appris avec Bertrand Delanoë qu'un maire à temps plein, qui ne s'occupe que d'eux, qui ne considère pas Paris comme un tremplin pour une carrière personnelle, c'est utile et important. C'est comme ça que je me présente devant eux, pour résoudre les problèmes posés à Paris et incarner cette ville et sa dynamique. Je sais que l'élection sera difficile, mais ma volonté est aussi de ramener ce débat à l'échelle démocratique de notre ville, car elle le vaut bien."

Il y a un risque pour Paris ?

"Bien sûr. Dans une élection, rien n'est jamais acquis.."

C'est plus compliqué qu'il y a quelques semaines ?

"Je ne dirais pas les choses comme ça. J'ai engagé depuis longtemps le rassemblement de mon équipe, de ma famille politique, et même au-delà. Quand je vois où en est la droite et la façon dont mon adversaire de droite est embourbée dans tous les arrondissements avec des dissidences qui sont en train de naitre partout, je la laisse à ces difficultés là ! Moi j'ai rassemblé ma famille politique et la semaine prochaine j'aurai mes 20 têtes de listes dans les 20 arrondissements, et nous avons une relation aux parisiens qui est de les prendre en considération eux pour ce qu'ils sont, et pas pour l'avenir ou l'ambition personnelle de tel ou tel..."

 

A propos du tweet de Xavier Cantat, compagnon de Cécile Duflot... Etes-vous choquée ? Ca n'engage pas que lui ?

"Je pense que les conjoints de celles et ceux qui mènent des vies politiques sont de fait un peu engagés par leurs paroles..."

Il n'aurait pas dû écrire ça ?

"Non... Je pense que, voilà, que tout ça se calme, que ce type de problème ne vienne pas  perturber un contexte politique qui n'est pas simple... On a besoin d'une grande cohésion gouvernementale."

Ca fragilise Cécile Duflot ?

 

"Ca fragilise tout le monde."