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On a réussi à téléporter des particules d’un côté à l’autre d’une ville.

C’est fascinant de faire disparaître un objet d’un endroit pour le faire réapparaitre à un autre, le tout sans qu’il ait existé au milieu. On y était déjà parvenu à la fin des années 1990 mais en laboratoire, dans des conditions idéales et sur quelques centimètres seulement.

Là, des équipes canadiennes et chinoises ont réussi à téléporter un photon, une particule de lumière, sur une distance de 14 kilomètres. Ce qui est un véritable record. Mieux, ils l’ont fait au beau milieu des villes de Calgary et de Shanghai dans des conditions loin d’être idéales donc, ce qui est une phénoménale prouesse technique.

Ça veut dire qu’on est prêt à téléporter des objets ou des personnes ?

Pas encore malheureusement. D’abord parce qu’il s’agit de téléportation quantique, ce n’est pas la matière qui est transférée mais seulement son état et sa structure. Quand il s’agit d’un photon ou d’un électron, la structure est assez simple à reproduire.

Mais pour une personne : on parle d’organes, de cellules, de molécules, composées chacune de milliards de milliards d’atomes, dont il faudra reproduire la structure un par un. Vous imaginez l’étendue du travail. On estime qu’il faudrait des millions d’années, ne serait-ce que pour décrypter la structure atomique d’un être humain. Donc on n’y est pas encore.

Est-ce qu’il y a quand même un intérêt à la téléportation quantique ?

Oui, même si ça fait moins rêver. Avec elle, par exemple, les communications vont devenir impossibles à pirater. L’information passe d’un point à un autre, mais entre les deux, elle n’existe pas donc il n’y a rien à intercepter.

À une époque où l’on parle de piratage des voitures autonomes, de piratage de l’agence antidopage, ou de piratage des mails dans la campagne américaine, ça intéresse autant que de se faire téléporter pour éviter les bouchons.