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Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce mercredi, il s'attarde sur la viande conçue en laboratoire et en particulier à l'entrecôte de l'entreprise Aleph Farms.

L’innovation du jour est une étape majeure dans la viande de culture. Jusqu’ici, on n’arrivait à faire que de la viande hachée, des nuggets ou de la chair à saucisse. Pour la première fois, on vient de créer une véritable entrecôte, sans tuer ni blesser d’animal.

"Cela pourrait tout changer. On vous a mis une photo sur le hashtag #Europe1. C’est un steak, épais avec le gras, les nerfs, les fibres du muscle et toute la texture d’un véritable morceau de viande comme chez le boucher. Sauf qu’il a été cultivé en laboratoire avec une technique de bio-impression de cellules de bœuf. Cela signifie qu’on pourra imprimer n’importe quel morceau (bavette, faux-filet, onglet…). On pourra aussi contrôler la saveur, si l’on préfère de la Charolaise ou de l’Aubrac. Tout cela, de façon éthique et durable puisqu’on ne blesse aucun animal.

Ne préfère-t-on pas aujourd'hui plutôt l’authentique, le naturel ? 

C’est vrai. Mais il y a aussi de plus en plus de Français (40%) qui deviennent flexitariens, c’est-à-dire qui cherchent à manger moins de viande. Et ils ont été les premiers à se précipiter sur les steaks végétaux, qui ne sont pourtant qu’un assemblage chimique de protéines aromatisées. Il est aussi vrai que, jusqu’ici, la viande de culture ne ressemblait pas à de la viande, mais plutôt à une espèce de bouillie de cellules. Il était donc important de reproduire, non seulement le goût, mais aussi l’aspect d’un morceau de viande. C’est pourquoi cette technique pourrait tout changer. On la doit aux Israéliens d’Aleph Farms.

Et ça coûte combien ?

 Cher ! Autour de 80€ le kilo. C’est pour cela, qu’au départ, ils vont cibler les morceaux d’exception : du bœuf de Kobe moins cher, par exemple, ou une araignée de 2 kg (le morceau favori des bouchers). D’après leurs calculs, il faudra encore attendre trois ans pour arriver à parité de prix avec la viande d’élevage."