1:58
  • Copié

Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Une innovation inquiétante ce matin, puisque des chercheurs ont mis au point une machine capable de lire nos pensées.

C’est bluffant comme un tour de magie.

Imaginez : nous vous montrons deux photos et nous demandons d’en choisir une et de la mémoriser. Puis, je vous mets un casque qui analyse votre activité cérébrale. Au bout des quelques secondes apparaîtra sur l’écran, la photo que vous avez mémorisée.

Il n’y aucun truc de marabout-voyant-médium. C’est un pur travail d’analyse informatique réalisé par deux neuroscientifiques de l’Université de l’Oregon. Ils viennent d’ailleurs de publier un rapport qui prouve que l’on peut transformer en images ce que mémorise par notre cerveau.

 Et à quoi elles ressemblent ces images ?

On peut se rassurer parce qu’elles sont encore un peu flou. Ils ont travaillé sur des photos de visages. On vous a mis des exemples sur Europe1.fr et sur Twitter #E1Matin. La photo présentée et celle générée par l’ordinateur.

On voit clairement que ce n’est pas assez précis, même pour un portrait-robot par exemple. Parfois, il est même complètement à côté de la plaque. Mais en regardant bien, on arrive quand même à déterminer : si c’est un homme, une femme, s’il y a un sourire. Et on voit quand même les traits principaux du visage.

En plus, la technique va s’améliorer. Donc on devrait avoir des images de plus en plus précises de ce que notre cerveau a mémorisé 

Ça veut dire quoi ? Qu’on pourra bientôt lire le mot de passe de quelqu’un directement dans son cerveau ?

 Non ! Je le rappelle, l’étude n’est basée que sur des photos de visages, qui venaient juste d’être présentées, à des personnes consentantes qui ont joué le jeu pendant l’expérience.

 Notre cerveau reste un grand mystère : on n’a encore aucune idée de la façon dont sont mémorisées les souvenirs, un mot de passe ou un code de carte bancaire.

D’ailleurs, nous avons posé la question à des spécialistes et ils sont unanimes, on ne peut pas extraire quelque chose de la mémoire de quelqu’un s’il n’y pense pas de façon active. Donc l’ordinateur qui lit les pensées, on s’en rapproche mais on en reste encore très loin.