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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à une nouvelle méthode pour lutter contre les oublis, il s'agit de stimulateurs de mémoire directement placés sur le cerveau grâce à des électrodes.

Une innovation pour ceux qui ont la mémoire qui flanche. On connaît les stimulateurs cardiaques. Bientôt, on pourrait aussi avoir des stimulateurs de mémoire.

Un petit appareil que l’on se colle à l’arrière du crâne avec une télécommande. Dès que l’on veut être sûr de mémoriser quelque chose, on appuie sur le bouton. L’appareil va stimuler le cerveau, le mettre dans les meilleures conditions. Et ce que l’on a vu, entendu ou lu devrait être gravé pour toujours.

Ce n’est pas de la science-fiction. L’appareil qui vient d’être testé sur une vingtaine de volontaires par des neuroscientifiques de l’Université de Médecine de Caroline du Nord. On leur a fait apprendre des textes par cœur et on les fait jouer à un jeu où il faut mémoriser des cartes. Résultats : avec le stimulateur de mémoire, leur capacité à mémoriser a plus que doublé. En clair, ils devenaient imbattables et pouvaient tout réciter par cœur.

C’est un appareil qui va être commercialisé ? Les étudiants vont être contents !

Pas sûr, car pour en profiter, il faut d’abord se faire ouvrir le crâne pour poser des électrodes directement sur son cerveau.

Sachez que c’est une pratique assez courante pour traiter certains troubles neurologiques comme l’épilepsie ou la maladie d’Alzheimer (deux maladies qui affectent directement la mémoire). L’expérience et les résultats ont d’ailleurs été obtenus avec des patients épileptiques qui avaient déjà des électrodes sur le cerveau. Du coup, on imagine facilement les bénéfices pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. La moindre amélioration de sa capacité à mémoriser pourrait lui permettre de se souvenir des visages, de ce qu’elle était en train de faire… Cela pourrait vraiment lui changer la vie. C’est d’ailleurs l’objectif des chercheurs : développer une prothèse médicale pour la mémoire, pas un outil pour avoir 20 sur 20 en récitation.

Cela reste quand même très invasif de placer des électrodes sur le cerveau.

C’est la limite de ce procédé. Aujourd’hui, malheureusement, on n’a pas d’autre choix. On n’arrive pas encore à stimuler précisément certaines zones du cerveau à travers le crâne, la peau et les cheveux. C’est l’objet de toute la recherche actuelle. Quand on y arrivera, ces prothèses deviendront accessibles à beaucoup plus de monde.